La Batrachomyomachia (en grec ancien Βατραχομυομαχία / Batrakhomyomakhía, littéralement « La Bataille des grenouilles et des rats ») est une épopée comique parodiant l’Iliade. Elle compte 303 hexamètres dactyliques. Les vers 9 à 88 présentent des similitudes fortes avec la fable d'Ésope : Le Rat et la grenouille. Elle fut largement attribuée, dans l'Antiquité[1], à Homère. Plutarque (De Herodoti malignitate, 43), lui, en fait l'œuvre d'un dénommé Pigrès d'Halicarnasse, frère d'Artémise Ire de Carie — datation beaucoup plus tardive (début du Ve siècle av. J.-C.). Certains indices laissent supposer que sa rédaction doit être située à l'époque hellénistique[2].
Son préambule déclare :
« En commençant ma première colonne, j'implore la ronde
Héliconienne de gagner mon cœur, afin que je chante !
Sur mes genoux, je viens de confier mon poème aux tablettes
— Lutte infinie, ouvrage d'Arès amateur de tumulte —
Et je prie les mortels de vouloir ouvrir leurs oreilles
Aux combats que les rats ont livrés parmi les grenouilles,
En imitant les travaux des Géants issus de la Terre… »
— (trad. Philippe Brunet)
Si le poème commence bien par le traditionnel appel aux Muses, l'auditeur est invité non plus à entendre chanter un aède, mais à écouter quelqu'un lire. Pour le reste, l'œuvre parodie très étroitement l’Iliade, usant et abusant de l'épithète homérique, au point que deux des héros, Psicharpax (Ψιχάρπαξ / Psikhárpax, littéralement « Rognequignon ») et Physignathos (Φυσίγναθος / Physígnathos, littéralement « Maxigoître ») se présentent l'un à l'autre comme le font Diomède et Glaucos lors du chant VI (v. 199–236).
Très appréciée au Moyen Âge et à la Renaissance, elle a été, à de nombreuses reprises, traduite et adaptée.