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Harki

Harkis
Image illustrative de l’article Harki
Un jeune harki en 1961, du 2e régiment de tirailleurs algériens.

Création 1830
Dissolution 1962
Pays Drapeau de la France France et Drapeau de l'Algérie Algérie
Allégeance Charles de Gaulle
Branche Armée de terre
Type Division d'Infanterie et de Marine
Rôle Offensif et défensif
Effectif  1954 : 500 000
1962 : 42 000
Fait partie de Armée d'Afrique
Garnison Alger, Oran, Constantine
Nommée en l’honneur de Journée nationale du 25 septembre en hommage aux victimes des massacres des harkis
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Décorations Légion d'honneur, Médaille militaire

À l'origine, un harki (prononcé [ʔaʁki] de l'arabe algérien حركي, harkī) est le membre d'une hakka, qui, à partir de 1956, désigne une unité militaire d'auxiliaires musulmans de statut civil rattachée à une unité militaire française en Algérie française. Par extension, le mot désigne aujourd'hui tous les supplétifs musulmans, et même tous les "Français musulmans" qui ont servi sous le drapeau français pendant la guerre d'Algérie.

Après les accords d'Évian du mettant fin à la guerre, les harkis commencent à être torturés et massacrés par l'armée de libération nationale. Les accords d'Évian interdisent à l'armée française d'intervenir, et les soldats français ne peuvent agir à la demande des harkis. Cependant, ces assassinats restent dans un premier temps des cas isolés. Le Front de libération nationale se donne le temps de procéder à un recensement complet de ceux qu'ils considèrent comme des « traîtres » pour avoir rejoint le général de Gaulle[1].

Le nombre de harkis tués après le cessez-le-feu varie selon les estimations entre 50 000 et 150 000 mais reste incertain[2]. En 2005, les historiens s’accordent à évaluer de 60 000 à 70 000 le nombre de morts des massacres des harkis[3]. Certains parlent de 150 000 victimes[4]. De nombreux harkis furent également arrêtés, emprisonnés et torturés pour leur position contre le régime algérien.

Selon les sources, sur les 180 000 à 250 000 harkis, au sens large, entre 20 000 et 40 000 parviennent à trouvent refuge en France métropolitaine[5]. En effet, contrairement aux Pieds-noirs, ils n'ont pas été considérés comme des « rapatriés » mais comme des « réfugiés »[6], leur donnant moins de droit sur le sol français.

Le , Jacques Chirac affirme que « la France n'a pas su sauver ses enfants de la barbarie » au sujet des massacres[7]. Le , Emmanuel Macron demande « pardon » aux harkis et reconnait leur « singularité héroïque dans l'histoire de France »[8].

  1. Hamoumou, Mohamed, Et ils sont devenus harkis, Paris, Fayard, , 364 p. (ISBN 2-213-03076-6 et 9782213030760, OCLC 835568591, lire en ligne)
  2. Jean Lacouture, dans Le Monde du 13 novembre 1962 donne, à cette date, une première estimation : « Plus de dix mille harkis ont été, entre le 18 mars et le 1er novembre (1962) , exécutés ou assassinés ». Mohand Hamoumou, dans Et ils sont devenus harkis (Fayard, 1994, réédité en 2001, page 249), précise: « Pourtant, il faut bien l’admettre, c’est bien 100 000 à 150 000 personnes, l’équivalent de villes comme Cergy-pontoise ou Orléans, qui furent assassinées dans des conditions horribles ». Le général François Meyer, dans son ouvrage « Pour l’honneur, avec les harkis », (Editions CLD, 2005, page 168) reprend l’estimation de l’historien Jean-Charles Jauffret : « Il semble qu’un consensus rassemble peu à peu les historiens français, et qu’une évaluation commune de 60 000 à 80 000 (victimes) soit retenue ». Boussad Azni, à l’origine de la création du Comité national de liaison des harkis, avance le chiffre de 150 000 harkis tués dans le livre Harkis, crime d’Etat, généalogie d’un abandon (Editions Ramsay, collection J’ai lu, 2002, page 56). Georges-Marc Benamou, dans son livre Un Mensonge français, avance le chiffre de 70 000 victimes. L’historien Gilbert Meynier a déclaré dans une interview publiée dans le quotidien El Watan le 10 mars 2005 que les massacres avaient été moins importants et plus localisés que ce que déclarent certains journalistes comme Georges-Marc Benamou. Abderahmen Moumen et Fatima Besnaci-Lancou, dans Les harkis (éd. Le cavalier bleu, collection Idées reçues, août 2008, page 40), écrivent : « Peu d’historiens s’aventurent à donner des chiffres. Benjamin Stora avance, dans La guerre d’Algérie (1954-2004), la fin de l’amnésie (2004), une estimation entre 10 000 et 25 000 morts, d’autres reprennent les estimations du général Maurice Faivre, soit entre 55 000 et 75 000 morts ». De fait, en 1995, le général Maurice Faivre avançait une fourchette de 50 000 à 70 000 harkis tués par le F.L.N. (Pierre Messmer, Les blancs s'en vont: récits de décolonisation, Albin Michel, 1998, p.174). Les chiffres des morts ont pu être contestés car basés sur des témoignages locaux que l’on a ensuite étendu à l’ensemble du pays.
  3. Jean-Jacques Jordi, « À propos des Harkis » in Sorties de guerre sous la direction de Jacques Frémeaux et Michèle Battesti, Cahier N° 24, 2005, p.48.
  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées :3
  5. Charles-Robert Ageron, « Les supplétifs Algériens dans l'Armée française pendant la guerre d'Algérie », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, no 48,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  6. Todd Shepard et Claude Servan-Schreiber (trad. de l'anglais), 1962 : comment l'indépendance algérienne a transformé la France, Paris, Payot, , 415 p. (ISBN 978-2-228-90330-1)
  7. « Guerre d'Algérie : qui a laissé massacrer les harkis ? », Marianne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Emmanuel Macron demande « pardon » aux harkis en reconnaissant leur « singularité dans l’histoire de France » », sur Le Monde (consulté le )

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