Armand Hatchuel, né en 1952, est professeur et chercheur en sciences de gestion et en théorie de la conception. Ses travaux ont été, le plus souvent, menés avec d’autres chercheurs du Centre de Gestion Scientifique de Mines Paris. Pionnier dans l’étude des dynamiques cognitives dans les entreprises innovantes, il est à l’origine de plusieurs développements théoriques sur la rationalité créative et sur ses liens avec la dynamique des organisations et des collectifs. Ils l'ont conduit à proposer une refondation des sciences de gestion comme sciences fondamentales de l’action collective[1].
Il a notamment élaboré, avec Benoit Weil et Pascal Le Masson, une théorie de la conception (Théorie C-K) qui modélise la rationalité créative et qui a donné naissance à des développements scientifiques et industriels. Il a aussi introduit une théorie des rapports de prescription[2] qui explique les apprentissages collectifs et leurs crises dans les marchés et les organisations. Il a unifié ses travaux sur la rationalité et la formation des collectifs dans une théorie axiomatique de l’action collective. Cette théorie éclaire la notion de « norme de gestion » comme couplage émancipateur entre rationalité et responsabilité, dont il s’est attaché (avec Benoit Weil) à retrouver l’histoire et les origines antiques[3]. Ces résultats ont nourri une nouvelle théorie de l’entreprise[4] (avec Blanche Segrestin) qui a contribué à la loi française sur l’entreprise (loi PACTE[5]) et notamment à l’instauration de la société à mission[6].
Les travaux d'Armand Hatchuel ont fait l'objet d'un chapitre du Palgrave Handbook of organizational change thinkers[7] qui porte notamment sur sa théorie de l'action collective. Ses développements sur la théorie de la conception ont été recensés dans un chapitre de l’ouvrage sur les grands auteurs en management de l'innovation et de la créativité[8].