Date |
– (1 mois et 18 jours) |
---|---|
Lieu | Région de Koursk, environ 200 km au nord de Kharkov et 130 de Belgorod, environ 210 km à l'ouest de Voronej, 140 km au sud d'Orel (URSS) |
Issue |
Victoire stratégique soviétique.
|
![]() |
![]() |
1 900 000 soldats 5 000 chars 31 400 canons, mortiers 3 600 avions |
780 000 soldats 2 900 chars 7 600 canons, mortiers 1 800 avions |
Environ 1,2 million tués, blessés et disparus 7 000 chars, automoteurs > 3 000 avions[réf. nécessaire] |
380 000–430 000 tués, blessés et disparus 1200 chars et automoteurs 650 avions[réf. nécessaire] |
Batailles
Front de l’Est
Prémices :
Guerre germano-soviétique :
Front nord :
Front central :
Front sud :
Front nord :
Front central :
Front sud :
Front nord :
Front central :
Front sud :
Front central :
Front sud :
Allemagne :
Front nord et Finlande :
Europe orientale :
Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée
Coordonnées | 51° 42′ nord, 36° 06′ est | |
---|---|---|
La bataille de Koursk oppose du au les forces allemandes aux forces soviétiques dans le Sud-Ouest de la Russie, sur un immense saillant de 23 000 km2 au Nord de l'Ukraine, entre Orel au nord et Belgorod au sud. Il s'agit de la plus grande bataille de chars de l'Histoire[1],[2].
Alors qu'il est communément admis que la bataille de Stalingrad représente le véritable tournant de la Seconde Guerre mondiale en Europe, le « début de la fin » pour la Wehrmacht et la mise en route de l'avancée irrésistible du « rouleau compresseur » soviétique jusqu'à Berlin, la bataille de Koursk n'est perçue comme un tournant dans le conflit qu'à partir des années 1950, alors que Khrouchtchev, membre du conseil de guerre du front de Voronej pendant la bataille, exerce un certain nombre de responsabilités en URSS[3]. De plus, cette bataille nuance la thèse du rouleau compresseur soviétique jusqu'à Berlin : le premier semestre de l'année 1943 constitue en fait sur le front russe une phase d'équilibre, de récupération et de préparation à l'ultime tentative du Troisième Reich de reprendre l'initiative contre l'Armée rouge après ses échecs successifs devant Moscou et Stalingrad.
Pour l'Oberkommando der Wehrmacht (OKW), le haut-commandement de la Wehrmacht, son nom de code est opération Citadelle[4]. Elle va se solder par un nouvel échec pour le Reich. Trois armées allemandes regroupant 900 000 hommes[5] soit 50 divisions dont 19 blindées et motorisées (plus 20 divisions de réserve), 10 000 canons et mortiers[6], plus de 2 000 avions[6] et 2 700 chars[6] se lancent à l’assaut de deux armées blindées soviétiques épaulées de 4 corps blindés[7] comptant 3 300 chars[8] et d’une armée d’infanterie regroupant 1,337 million d’hommes, 19 300 canons et mortiers[7] ; soit au total deux millions de combattants soviétiques sur un front long de 270 km. Le Reich y engage 2 000 avions dont les 1 800 avions des IVe et VIe flottes aériennes et plus de 50 % de ses blindés disponibles. Le général Erfurth ira même jusqu'à déclarer que « tout le potentiel offensif que l'Allemagne avait pu rassembler fut jeté dans l'opération Citadelle. »[9].
Bien qu'y ayant engagé l’essentiel et le meilleur de ses forces disponibles, la Wehrmacht se heurte à une défense soviétique solide, bien organisée et opiniâtre qu'elle ne parvient pas à percer malgré l'ampleur considérable des moyens engagés. C'est essentiellement la profondeur (trois lignes de défense, champs de mines), la longue préparation, réalisée très en avance (tranchées, fossés anti-chars, semi-enterrement de nombreux blindés...) et la mise à disposition d'importantes réserves (qui furent utilisées, par exemple tanks) à l'arrière - et non la simple supériorité numérique en un point donné - qui expliquent l'efficacité de la résistance soviétique[10]. L'armée allemande subit de lourdes pertes. L'Armée rouge, malgré des pertes beaucoup plus importantes[11] (le ratio est d'1 pour 6 en faveur des Allemands[10]), dispose de réserves stratégiques et lance deux contre-offensives de part et d'autre du saillant de Koursk, l’opération Koutouzov et l’opération Rumyantsev. Ces contre-attaques rejettent la Wehrmacht sur ses lignes de départ et permettent la libération de deux villes stratégiquement importantes, Orel et Kharkov.
L'issue de cet affrontement gigantesque fut, par la suite, exagérée par la propagande soviétique et minorée par la propagande nazie.
Après cette bataille, à laquelle s'ajoute l'ouverture au même moment d'un second front en Italie, la défaite de l'Allemagne dans le conflit semble inéluctable.
La suite confirme cette impression : après cette défaite, la Wehrmacht ne parvint plus à reprendre l'offensive sur le front de l'Est. Elle subit dès lors une poussée continue, ralentie par des succès partiels et temporaires, qui aboutit à la reconquête du territoire soviétique sous occupation nazie, à la traversée de la Pologne par l'Armée rouge et enfin à la prise de Berlin.