Le dessein intelligent (intelligent design[1] en anglais[2]) est une théorie pseudo-scientifique[3],[4],[5] selon laquelle « certaines observations de l'Univers et du monde du vivant sont mieux expliquées par une cause « intelligente » que par des processus non dirigés tels que la sélection naturelle[6]. »
Cette thèse a notamment été développée par le Discovery Institute, un cercle de réflexion conservateur chrétien américain. Le dessein intelligent est présenté comme une théorie scientifique par ses promoteurs[7] mais, dans le monde scientifique, il est considéré comme relevant de la pseudo-science, par des arguments aussi bien internes à la biologie (les promoteurs du dessein intelligent apparaissant aux biologistes comme ne tenant pas compte de nombreuses observations) qu'épistémologiques (en particulier le critère de réfutabilité de Karl Popper). Le dessein intelligent est désormais classé aux États-Unis dans les théories néo-créationnistes, en particulier à la suite de la publication du Wedge document.
Le dessein intelligent ne s'applique qu'au domaine de la biologie et ne traite pas de l'origine de l'Univers. Ainsi, il ne doit pas être confondu avec le principe anthropique. Les principaux acteurs du mouvement du dessein intelligent acceptent un Univers âgé de plus de 13 milliards d'années[8] et la théorie du Big Bang, avec pour opinion personnelle qu'il est causé par le Dieu de la Bible, mais rejettent le mécanisme de mutation aléatoire couplé à une sélection naturelle comme moteur de l'apparition de nouvelles espèces. William Dembski, l'un des principaux fondateurs du concept du dessein intelligent, reconnaît l'existence de preuves solides pointant vers un ancêtre commun à toutes les espèces vivantes et se déclare ouvert à cette idée[9], tandis que des publications du Discovery Institute remettent en question ce point ou le rejettent, en usant principalement de l'interprétation créationniste de l'explosion cambrienne[10].