Spécialité | Infectiologie |
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CIM-10 | Y95 |
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eMedicine | 967022 |
MeSH | D003428 |
Une infection nosocomiale est une infection contractée dans un établissement de santé.
Le terme « nosocomial » vient du grec ancien nosos (maladie) et de komein (soigner), qui forment le mot nosokomia, soins qu’on donne aux malades[réf. nécessaire]. Une infection est dite « nosocomiale » ou « hospitalière », si elle est absente lors de l'admission du patient à l'hôpital et qu'elle se développe 48 heures au moins après l'admission ou un délai supérieur à la période d'incubation. Ce délai permet de distinguer une infection d'acquisition communautaire d'une infection nosocomiale. Ce critère ne doit pas être appliqué sans réflexion et il est recommandé d'apprécier, dans les cas douteux, la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection.
Dans le cas d'infections de site opératoire, l'infection est considérée comme nosocomiale si elle survient dans les trente jours suivant l’opération, et ce délai se prolonge jusqu'à un an s'il y a mise en place de matériel prothétique. Autrement dit, toute infection survenant sur une cicatrice chirurgicale dans l'année suivant l'opération, même si le patient est sorti de l'hôpital, peut être considérée comme nosocomiale.
En , Sally Davies, hématologue et conseillère médecin en chef du gouvernement britannique, réalertait le président des Nations-Unies en rappelant que, sans action immédiate, coordonnée, ambitieuse et multiforme, avant 2050, ce sont dix millions de personnes qui mourront chaque année de maladie nosocomiale « évitable »[1]. C'est ce qu'a conclu le groupe de coordination inter-institutions des Nations unies sur l'antibiorésistance[1]. En 2019 seuls quelques pays semblent relativement maîtriser les maladies nosocomiales (Norvège, Suède et Pays-Bas). Et malgré des progrès, surtout centrés sur les pays du G7 et du G20, le risque nosocomial s'étend ; ces experts estiment qu'il faut dans le monde entier « de toute urgence éliminer l'utilisation des antimicrobiens dans l'agriculture, investir dans de nouvelles technologies pour lutter contre la résistance et renforcer la réglementation »[1]. Nous sommes dans une course aux armements contre les microbes, dit S. Davies, et la lutte est de plus en plus complexe, d'autant plus qu'il y a dans ce domaine un « échec du marché » : les entreprises désinvestissent alors que l'antibiorésistance augmente. Les comportements du public doivent aussi changer, de même que celui des collectivités ; les eaux de ruissellement provenant des fermes et des environnements hospitaliers et industriels contribuent à propager de la résistance, mais la recherche à ce jour reste limitée[1].