Successeur |
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Type |
Organisation religieuse, tribunal, système juridique, type d'institution catholique, tribunal ecclésiastique |
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Domaine d'activité |
Congrégations et associations religieuses |
L’Inquisition (du latin inquisitio, « enquête », « recherche ») est une juridiction spécialisée (autrement dit un tribunal) créée au XIIe siècle par l'Église catholique et relevant du droit canonique. Afin de combattre ce qu'elle qualifie d'hérésie, elle fait appliquer des peines variant de simples peines spirituelles (prières, pénitences) à des amendes lorsque l'hérésie n'est pas établie[1], et de la confiscation de tous les biens[2] à la peine de mort pour les apostats relaps. L'Inquisition se prononce sur la peine qu'elle juge souhaitable mais se décharge de son exécution sur le bras séculier. En principe, l'Inquisition ne peut condamner que des catholiques non respectueux des dogmes[3]. Anne Brenon, spécialiste du catharisme, estime à 3 000 le nombre de peines de mort prononcées par ces juridictions ecclésiastiques durant cinq siècles à travers l'Europe.
L'Inquisition médiévale est une juridiction religieuse créée au début du XIIIe siècle en France pour lutter contre les rébellions cathare et vaudoise qui ont pris une dimension politique dans le Midi toulousain. En raison de ses excès, elle est supprimée par le roi Louis IX (Saint Louis) qui la remplace par la juridiction de l'Official : celui-ci ne peut plus prononcer de peine sans décision d'une juridiction civile. L'histoire de l'Inquisition en France est largement déformée depuis le XIXe siècle par un faussaire, Étienne de La Mothe-Langon, qui manipule des archives et les fait publier en 1829 dans une fantaisiste Histoire de l'Inquisition en France, pourtant reprises par tous les historiens, notamment Jules Michelet. Les procès faits aux Templiers et à Jeanne d'Arc sont l'œuvre de juridictions exceptionnelles, créées pour l'occasion et supprimées ensuite.
À la fin du Moyen Âge, la portée de l'Inquisition s'est étendue, en Espagne et au Portugal ainsi qu'à leurs colonies, en particulier sous l'influence des Franciscains et de Dominicains, pour traquer les Juifs marranes[4] et les musulmans morisques convertis de force au catholicisme mais encore attachés à leur foi première. À la fin du XVe siècle, en particulier, l'Inquisition espagnole condamna environ 2 000 hérétiques au bûcher[5], organisant des autodafés de grande ampleur qui ont instauré une terreur durable ; ensuite, la proportion des peines les plus lourdes diminua rapidement au cours du XVIe siècle après l'expulsion des Juifs et des Musulmans.
Alors qu'elle était sur le déclin, les opposants à l'Inquisition ont insisté sur sa violence. L'opéra Don Carlos et le passage du Grand Inquisiteur dans Les Frères Karamazov ont contribué à asseoir la légende noire de l'Inquisition.
À l'exception des États pontificaux, l'institution a été abolie en Europe au XIXe siècle. Le pape Pie X l'a remplacée en 1908 par la Sacrée congrégation du Saint-Office. Le pape Paul VI a remplacé en 1965 le Saint-Office par la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui a fait prévaloir sur l'aspect punitif de la condamnation l'aspect positif de la correction de l'erreur, et de la préservation de la foi[6].
Dans l'Histoire, il est possible de distinguer trois périodes :