Ainsi, alors que les grandes puissances s'attendaient à voir disparaître rapidement ce nouveau royaume qu’était la Belgique, Joseph Poelaert dota rapidement sa patrie de symboles architecturaux destinés à faire naître dans l’esprit des spectateurs cette impression d’antiquité, de durée, de puissance et d'existence de l'État, en rendant visible ses institutions dans la pierre, comme on pouvait le voir dans les anciens pays européens, et qui impriment leur marque et un sentiment d'admiration et de respect sur les visiteurs.
↑La famille Poelaert a toujours prononcé son nom "Poular" sans marquer le "t".
↑Pasinomie. Collection des lois, décrets et arrêtés…, Bruxelles, tome XL, année 1859, p. 322 : « 398. — 2 octobre 1859. — Arrêté royal par lequel le sieur Poelaert est promu au grade d’officier de l'ordre de Léopold. (Monit. du 13 octobre 1859.). Motifs. « Voulant, à l'occasion de l'inauguration du monument élevé en l'honneur du Congrès et de la Constitution, donner un nouveau témoignage de notre satisfaction particulière, au sieur Poelaert (Joseph), architecte, à Bruxelles, pour le talent remarquable dont il a fait preuve dans la conception et dans l'exécution de ce monument. »
↑Ernest Fillonneau, Annuaire des Beaux-Arts : Première année 1861-1862, Jules Tardieu et Courrier Artistique, Paris, 1862, p. 7.
↑Revue mensuelle publiée par Octave Uzanne, deuxième année, Paris : A. Quantin, imprimeur éditeur, 1881, p. 135 « M. Poelaert, mort l’an dernier. Ce nouveau palais, dont le dessin a été maintes fois donné déjà, sera incontestablement l’un des monuments les plus grandioses qui aient été élevés au XIXe siècle. Tout en reconnaissant la grandeur de l’œuvre et son mérite architectural, il est coûteux, même aux Belges les moins clairvoyants, d’accepter d’un cœur léger les dépenses toujours croissantes de ce monument qui rappelle dans ses gigantesques proportions les âges oubliés. On a dit avec raison qu’une telle conception germant dans un cerveau humain devait amener la folie ou la mort. M. Poelaert a succombé à une congestion cérébrale et n’a pas eu la joie, infiniment précieuse à tout créateur, d’assister au couronnement de son œuvre ; mais contrairement à beaucoup d’autres dont les créations disparaissent avec eux, M. Poelaert a eu cet honneur suprême de se voir presque dans la postérité avant de mourir, car son œuvre est pour ainsi dire achevée ». Ainsi que : La Chronique des Arts et de la Curiosité, Correspondance de Belgique, p. 296 : « Poelaert meurt, en effet, d’une congestion cérébrale ».