Les Fascicules de l'art brut sont une série d'ouvrages consacrés aux artistes d'art brut. Ils ont été publiés à Paris par la Compagnie de l'art brut, sous la direction de Jean Dubuffet de 1964 et 1973 avant d'être publiés à Lausanne par la Collection de l'art brut, sous la direction de Michel Thévoz de 1977 à 2001. Lucienne Peiry a succédé à Michel Thévoz en 2012. Le numéro 23 des fascicules a été publié en novembre 2011 sous sa direction. Le numéro 24 a été publié en par la nouvelle directrice Sarah Lombardi[1] qui lui a succédé[2].
Rédigés collectivement, ces ouvrages où parfois n'apparait aucune signature comme le premier Art Brut 1, sont des monographies retraçant la vie et l'œuvre des artistes d'art brut dans la mesure où celle-ci est connue. Ce sont pour la plupart des adultes autodidactes, spontanés, sains d'esprit, mais aussi des fous et des marginaux de toutes sortes : prisonniers, reclus, mystiques, anarchistes ou révoltés[3] dont l'œuvre et la vie sont décrites dans les fascicules. Le premier fascicule de l'art brut intitulé Les Barbus Müller, et autres pièces de la statuaire provinciale a été entièrement écrit par Jean Dubuffet. Imprimé par la librairie Gallimard en 1946, qui ne le publie pas, il sera réimprimé et publié à Genève en 1979 par le musée Barbier-Mueller[4].
Les informations les plus compliquées à obtenir étaient celles concernant les malades les plus atteints. Pour ceux-là les renseignements sur leur état, les pièces de leur production, ou l'autorisation de reproduction de celles-ci, ont été souvent fournis par les médecins des hôpitaux où ils étaient internés. Notamment le professeur Wyrsch de l'hôpital de la Waldau de Berne, ou les docteurs Tosquelles et Roger Gentis qui ont fourni à Clément le lambris nécessaire à la réalisation du Lambris de Clément et qui ont montré son travail[5] ou bien, comme dans le cas de Gabritschevsky par un membre de la famille qui a alerté Jean Dubuffet.
La plupart des fascicules présentent plusieurs artistes dans un même volume à l'exception de Art Brut 2 entièrement consacré à Adolf Wölfli, Art Brut 7 consacré à Aloïse, et Art Brut 15 consacré intégralement à Giovanni Battista Podestà.
La Compagnie de l'art brut a poursuivi ses activités après le transfert des collections de Jean Dubuffet à Lausanne. Devenue Fondation Jean Dubuffet, elle est située à Paris au 137 rue de Sèvres et rassemble plus de 5000 pièces et une énorme documentation dans un immeuble de quatre étages[6].