Naissance | |
---|---|
Époque | |
Nationalité | |
Formation |
Université de Caen-Normandie (doctorat) (jusqu'en ) |
Activités |
Philosophe, essayiste, polémiste |
A travaillé pour | |
---|---|
Mouvements | |
Directrice de thèse | |
Influencé par | |
Site web | |
Distinctions |
|
Michel Onfray, né le à Argentan[Note 1], est un philosophe, essayiste et polémiste français.
À la suite de l'accession de Jean-Marie Le Pen, dont il combat alors les idées, au second tour de l'élection présidentielle française de 2002, il quitte sa carrière d'enseignant pour créer l'université populaire de Caen, où il délivre pendant seize ans le cours « contre-histoire de la philosophie », qui est retransmis sur la station de radio France Culture.
Il intervient régulièrement à la radio et à la télévision sur des sujets politiques et sociétaux. Ses prises de position suscitent de nombreuses controverses. Il publie énormément de livres (plus de 150), dont certains sont des succès commerciaux.
Alors qu'il se définit comme libertaire et proudhonien au départ, et qu'il est historiquement classé à gauche voire à l'extrême gauche, il suit une évolution intellectuelle qui le pousse progressivement vers l'extrême droite[1],[2],[3],[4],[5],[6]. Il cofonde et anime depuis 2020 la revue Front Populaire, que le politologue Jean-Yves Camus qualifie d'« antilibérale, populiste et souverainiste » et qui séduit certains milieux d'extrême droite.
Erreur de référence : Des balises <ref>
existent pour un groupe nommé « Note », mais aucune balise <references group="Note"/>
correspondante n’a été trouvée
« D'autre part, cette initiative dévoile des affinités intellectuelles et permet de mieux comprendre la circulation de certaines idées. Michel Onfray, un penseur historiquement classé à gauche et qui se qualifie toujours comme tel, est de plus en plus célébré à droite où on le présente comme un défenseur de la liberté d'expression et un chevalier de la pensée libre. Lui-même, dans son livre Théorie de la dictature, utilise les écrits de l'écrivain communiste George Orwell (1984 et La Ferme des animaux) pour dénoncer les dérives totalitaires du « gauchisme culturel » et de l'« Empire maastrichien » De telles proximités ne sont pas neuves et nombre d’auteur·e·s ont souligné combien tant l'extrême droite que le néolibéralisme ont réussi à diffuser leurs idées au-delà de leurs rangs, transformant durablement le débat public. Comme le soulignait déjà en 1999 la sociologue canadienne Dorothy E. Smith au sujet de la notion de « politiquement correct », ces termes fonctionnent comme des « codes idéologiques » Ils sont répétés à l'envi par des locuteurs chaque fois plus diversifiés, au point que l'origine de ces termes est oubliée. La répétition de ces termes, qui organisent de manière croissante l'espace de parole et de pensée, leur permet de s’autoreproduire et d’acquérir une vie distincte de celles et ceux qui les ont inventés. À la faveur d’une certaine normalisation de l’extrême droite, ces proximités intellectuelles voire personnelles sont peut-être devenues plus fréquentes. Elles contribuent à naturaliser un certain nombre d’idées qui acquièrent de cette façon le statut d’évidence. Ces idées, élaborées il y a parfois plusieurs décennies, circulent désormais loin des cénacles souvent confidentiels où elles sont nées. Elles se banalisent et traversent les frontières, sans pour autant que leur généalogie soit visible ou connue. »
« Laurent Joly souligne aussi la complaisance du très médiatique philosophe Michel Onfray à l’égard de Zemmour ou encore comment « le politologue Jean-Yves Camus s’est embourbé dans des distinctions oiseuses dont la conclusion est que l’auteur du Suicide français ne doit pas être classé à l’extrême droite, qu’il est surtout gaulliste ». »
« une partie de la gauche va alors recomposer son imaginaire laïc autour d’une gauche dite « républicaine » – qui est en fait réactionnaire –, celle incarnée par Manuel Valls, ministre de l’Intérieur en 2012-2014 et Premier ministre en 2014-2016, ainsi que par le groupuscule Le Printemps républicain, créé en mars 2016. On constate par exemple que Marianne, de centre-gauche « républicain », a à partir de cette époque une partie de ses interlocuteurs – comme l’ancien socialiste Laurent Bouvet, le libertaire « souverainiste » Michel Onfray ou le conservateur québécois Mathieu Bock-Côté – en commun avec la droite radicalisée du FigaroVox et avec l’extrême droite de Valeurs actuelles, notamment du fait du rôle tenu par Natacha Polony qui vient du « chevènementisme » dans sa dernière version souverainiste. »