Les mythes fondateurs de la Suisse relatent divers événements légendaires associés aux épisodes de l'Histoire de la Suisse ancienne.
La plupart des événements sont situés tout au début du XIVe siècle, comme le serment du Grütli, Guillaume Tell, la destruction des châteaux et Winkelried. Ils sont relatés, à partir de récits oraux, dès les XVe siècle et XVIe siècle dans des chroniques, par l'image et par la représentation scénique.
Les chroniques furent mises en doute vers 1760 par la publication du Pacte fédéral de 1291 et par la découverte des racines nordiques de Guillaume Tell[1].
Dès lors, dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'accent a été mis sur le côté idéal de ces différents événements légendaires afin d'inspirer « l'amour de la patrie » et de fortifier les liens entre les cantons suisses formant l'État fédéral de 1848.
Ces récits légendaires sont encore souvent présentés comme des événements historiques dans les publications peu au fait de l'histoire.
Au XXe siècle, ces récits seront remis en cause, avec les œuvres d’écrivains suisses, tels Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt, mais il faut attendre la publication de la Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses en 1982 pour que les recherches historiques soient portées à la connaissance du grand public. L’historien Roger Sablonier écrit : « On ne peut pas se contenter de dire ce qui n'a pas existé. Maintenant que l'on a une autre manière d'aborder les sources écrites, que l'on accepte qu'elles ont avant tout un caractère symbolique, car rédigées après coup pour justifier des rapports de pouvoir... ».