Perchlorate[1] | ||
Structure et dimensions, et modèle 3XD de l'ion perchlorate | ||
Identification | ||
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Nom UICPA | Perchlorate | |
No CAS | ||
No ECHA | 100.152.366 | |
DrugBank | DB03138 | |
PubChem | ||
SMILES | ||
InChI | ||
Apparence | poudre blanche | |
Propriétés chimiques | ||
Formule | ClO4− | |
Masse molaire | 99.451 g mol-1 | |
Propriétés physiques | ||
T° fusion | Se décompose de façon exothermique avant de fondre vers 321,9 à 476,9 °C | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
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L'anion perchlorate ClO4−, ou tétraoxochlorate, est principalement présent dans des sels (perchlorates), notamment dans le perchlorate d'ammonium, de potassium, de magnésium, ou de sodium[2], disponibles sous diverses formes, essentiellement depuis les années 1940.
Le perchlorate d'ammonium NH4ClO4 est très utilisé comme oxydant dans les munitions d'armes à feu, comme propulseur solide de missiles et de roquettes. On le trouve aussi dans les feux d’artifice ou encore pour produire le gaz qui doit gonfler instantanément les airbags des voitures en cas d'accident. Ils sont aussi utilisés pour le traitement des cuirs (tannage et finition).
Les perchlorates, en tant que propulsifs (propergol composite à perchlorate d'ammoniums ou de potassium principalement) solides stables et sûrs, sont devenus dans les années 1950 un produit stratégique pour les militaires et la conquête de l'espace. Les boosters de la fusée Ariane utilisent par exemple du perchlorate d'ammonium coulé en Guyane dans les propulseurs vides[3].
Naturellement très rares dans les minéraux, les perchlorates sont fabriqués à partir de chlorate de sodium[4]. Leurs propriétés physiques et chimiques ont été très étudiées, dès le début du XXe siècle[5] par les chimistes pour les producteurs de propulseurs, poudres et explosifs et sont pour cette raison assez bien connues au moins depuis le milieu du XXe siècle[6]. Les perchlorates ont été étudiés et utilisés comme médicament[Lesquels ?], bien avant qu'on ne s'intéresse à leurs effets environnementaux[7] et aux moyens d'épurer les eaux contaminées[7].
L'ion perchlorate est goitrogène et toxique. Sa toxicité s'exerce notamment via la glande thyroïde[8], en tant que perturbateur endocrinien de l'axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien chez l'animal et chez l'Homme[9] (mais pas à faible dose chez l'adulte en bonne santé selon une étude de Braverman et al. (2004)[10]). On sait depuis les années 1950 que l'inhibition compétitive de l'absorption d'iodures par les cotransporteurs sodium/iode (NIS) dans la thyroïde par le perchlorate semble être le facteur-clé expliquant les séquelles neurologiques et néoplasiques potentielles[11],[12],[13],[2] ; A forte dose, l'inhibition de l'absorption d'iodure conduit à des baisses ultérieures de T4 et T3[14], pouvant elles-mêmes causer des déficits neurologiques irrécupérables.
Leur usage s'est banalisé, au point qu'ils sont devenus un problème environnemental important dans plusieurs régions du monde. Détectés en 1997 dans plusieurs réserves d’eau dans l’ouest des États-Unis[15] ils ont provoqué une crise locale de l’eau potable[16]. Ils font maintenant partie des polluants et contaminants émergents, de plus en plus souvent trouvé dans les eaux, sols, plantes produits alimentaires et dans le lait maternel aux États-Unis et dans le monde[17]. Ceci pose des défis importants sur le plan de la remédiation[18] et peut-être phytoremédiation[19].
Les ions perchlorate persistent dans l'environnement (nappes d'eau souterraines et eaux de surface) durant des décennies[20]. Ils peuvent affecter la santé, même à faible dose. Ils inhibent la production des hormones thyroïdiennes (régulation du métabolisme et de la croissance) et font partie des moyens de traitement de l’hyperthyroïdie (sous forme de perchlorate de potassium)[21].
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