Un perturbateur endocrinien (PE, ou aussi « leurre hormonal », « xénohormone », « disrupteur endocrinien »[1], etc.) est une molécule ou un agent chimique composé, xénobiotique ayant des propriétés hormono-mimétiques et décrit comme cause d'anomalies physiologiques, et notamment reproductives. L'expression a été créée en 1991 par Theo Colborn[2].
Ces perturbateurs sont présentes dans de nombreux objets du quotidien (produits ménagers, cosmétiques, pesticides, aliments...) et pour certaines largement dispersées dans l'environnement (eau, air, sol, écosystèmes). Ils agissent, à très faibles doses, sur l'équilibre hormonal de nombreuses espèces[3] sauvages ou domestiques (animales ou végétales dans le cas des phytohormones). Ils sont souvent des effets indésirables sur la santé en altérant, parfois sur plusieurs générations, des fonctions telles que la croissance, le développement, le comportement et l'humeur, la production, l'utilisation et le stockage de l'énergie, la fonction de repos (le sommeil), l'hémodynamique et la circulation sanguine, ainsi que la fonction sexuelle et reproductrice, pouvant dans certains cas causer des cancers, des troubles du neurodéveloppement, l'infertilité. Ils affectent aussi la santé des écosystèmes (faune, biodiversité...), ce qui en fait un enjeu de santé environnementale.
Depuis 2014, la France s'est dotée de deux « stratégies nationales sur les perturbateurs endocriniens » (SNPE). Et au vu de leurs résultats et de données nouvelles, l'Inspection générale des affaires sociales et l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable en préconise une troisième, avec un objectif "zéro exposition aux perturbateurs endocriniens".