Artiste | |
---|---|
Date |
1900-1942 |
Technique | |
Dimensions (L × l) |
1 100 × 600 cm |
Localisation | |
Protection |
Objet français classé monument historique (d) () |
Le Plan de Rome est une maquette, ou plus précisément un plan-relief, de la Rome antique du IVe siècle, en plâtre verni (11 × 6 m), qui représente à l'échelle 1/400 les trois cinquièmes de la ville, en un puzzle d'une centaine de pièces, réalisé par Paul Bigot, architecte et lauréat du grand prix de Rome pour l'année . Initialement circonscrit au Circus Maximus, le travail de Bigot s'étend peu à peu à une surface de plus de 70 m2. C'est aussi un projet de restitution virtuelle mené à l'université de Caen depuis les années 1990.
La maquette est élaborée par Bigot à la suite d'une synthèse des connaissances littéraires, archéologiques et iconographiques disponibles au début du XXe siècle et il travaille sur l'objet quatre décennies durant. Il reprend une thématique pratiquée dans les envois de Rome, à savoir l'envoi par les pensionnaires de la villa Médicis d'une restitution d'un élément architectural de la Rome antique, et s'inscrit également dans le renouvellement profond des connaissances sur la ville lors des grands travaux qui ont accompagné sa transformation en capitale de l'Italie contemporaine. Ainsi, le Plan de Rome est un objet complexe dont la qualité d'œuvre d'art et la valeur pédagogique ont été rapidement reconnues, divers événements internationaux ayant permis de le présenter à un large public.
Après les dessins et les aquarelles, la restitution de la Rome antique a pris la forme de maquettes au XXe siècle ; à partir de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle, grâce aux progrès de la technologie informatique, la restitution utilise désormais la réalité virtuelle. Quatre maquettes en plâtre sont élaborées par Bigot jusqu'à sa mort en , dont seulement deux subsistent au début du XXIe siècle, l'une à Caen et l'autre à Bruxelles. La maquette de Caen, classée monument historique au titre d'objet en 1978, fait l'objet depuis le milieu des années 1990 du travail assidu d’une équipe qui se base sur les travaux de Bigot pour réaliser un double virtuel destiné à tous les publics et prenant en compte l'état des connaissances actuelles sur la topographie de la Rome ancienne. Ces travaux connaissent une accélération sensible dans les années 2010.
Les travaux les plus récents réalisés avec les techniques de pointe, et la maquette virtuelle, ne déclassent pas le travail monumental de Bigot, qui reste un témoin des connaissances sur Rome dans la première moitié du XXe siècle. Bigot demeure un pionnier de la topographie de Rome, de l'architecture et de l'urbanisme antique. L'ouvrage conserve au début du XXIe siècle une certaine aura, davantage que l'exactitude archéologique représentée. La maquette virtuelle, pour sa part, permet d'évoluer au fur et à mesure des découvertes et travaux archéologiques les plus récents, alors même que les progrès technologiques changent en profondeur les techniques mises en œuvre dans ce projet.