Thubten Gyatso | ||||||||
13e dalaï-lama | ||||||||
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Le dalaï-lama en Inde britannique, 1910. | ||||||||
Nom de réincarnation | Ngawang Lobsang Thupten Gyatso Jigdral Chokley Namgyal | |||||||
Naissance | Langdun (Ü-Tsang, Tibet) |
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Intronisation | ||||||||
Décès | (à 57 ans) Lhassa (Tibet) |
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Successions | ||||||||
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Signature | ||||||||
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Thubten Gyatso ou Thupten Gyatso (tibétain : ཐུབ་བསྟན་རྒྱ་མཚོ་, Wylie : Thub bstan rgya mtsho), né le à Langdun (Dakpo) et mort le à Lhassa est le 13e dalaï-lama, surnommé le « Grand Treizième ». Intronisé en 1879, il accède au pouvoir en 1895 à la suite du régent Lobsang Trinley, et gouverne jusqu'à sa mort.
À une date qui varie selon les sources (1898, 1913 ou 1920), Thubten Gyatso abolit la peine de mort, sauf en cas de haute trahison. En 1904, il fuit en Mongolie-Extérieure, au mont Wutai et à Pékin, puis dans l'Amdo devant l'irruption d'une force expéditionnaire britannique, avant de retrouver son trône en 1909 à la suite des accords passés par la Chine avec la Grande-Bretagne. En 1910, il fuit à nouveau Lhassa, cette fois-ci pour l'Inde britannique, devant les troupes envoyées par le gouvernement impérial mandchou de la dynastie Qing. Il revient en 1913 à la faveur de la chute de l'Empire et de l'instauration de la République de Chine.
En 1912, proclamant ce qui est diversement interprété comme l'indépendance du Tibet ou la fin de la relation prêtre-protecteur entre dalaï-lama et empereur, il entame une série de réformes visant à moderniser l'administration, la justice, l'enseignement et la médecine (création de l'Institut de médecine et d'astrologie tibétaine de Lhassa). Ainsi, il crée les premiers billets de banque tibétains, organise une poste tibétaine, modernise l'armée tibétaine ou fait installer une centrale hydroélectrique dans la vallée de Dodé. Cependant, en 1926, face au mouvement de rejet chez les éléments conservateurs de l'élite tibétaine et aux revendications des jeunes officiers de l'armée, il met un terme au programme de modernisation de l'armée ainsi qu'à d'autres réformes[1],[2]. La même année, l'école anglaise de Gyantsé est fermée. En 1932, un an avant sa mort, le Grand Treizième publie son testament, insistant en particulier sur la nécessité de ménager l'Inde et la Chine, d'entretenir une armée garante du territoire, de refouler le communisme pour éviter au Tibet le sort de la Mongolie.
Qualifié de « forward-thinking reformer »[3],[4], de « visionnaire » par les avertissements de ce qui est considéré comme son testament politique[5],[6],[7], le 13e dalaï-lama dirigea, de 1912 à 1933, un Tibet indépendant de facto[8], sans lui obtenir de reconnaissance internationale (de jure) ni parvenir à en faire un État moderne selon Laurent Deshayes[9], tandis que Roland Barraux se demande si l'ouverture par la Chine et par l'Inde britannique de représentations diplomatiques à Lhassa et la poursuite de son œuvre de réorganisation administrative intérieure après sa mort ne sont pas la marque de sa réussite à titre posthume[10].
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Laurent Deshayes 1997, p. 286
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Histoire des Dalaï Lamas