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Tiers-lieu

Tiers-lieu est un terme traduit de l'anglais The Third Place (à ne pas traduire par « troisième place »[1]) faisant référence aux environnements sociaux qui viennent après la maison et le travail (concept en lien avec les mobilités triangulaires et pendulaires). C'est une thèse développée par Ray Oldenburg[2], professeur émérite de sociologie urbaine à l’université de Pensacola en Floride, dans son livre publié en 1989 : The Great Good Place (en).

Les tiers-lieux sont importants pour la société civile, la démocratie, l'engagement civique et instaurent d'autres appropriations et partages de l'espace. Ils s’entendent comme volets complémentaires, destinés à la vie sociale de la communauté, et se rapportent à des espaces où les individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle. Ray Oldenburg considère que les tiers-lieux ont entamé une phase de déclin depuis l'arrivée des streetcar suburbs (en), dans lesquelles les rites de sociabilité ont disparu du fait de l'usage de l'automobile[3]. Michael Krassa soutient des thèses similaires en étudiant la configuration des quartiers, la formation des réseaux sociaux et l'engagement civique. D'autres travaux plus anciens font références à ces configurations sans directement les dire en tiers-lieu[4] . Ray Oldenburg se rapproche méthodologiquement de l'école de Chicago qui analyse la ville comme un laboratoire social.

Dans sa thèse de sociologie consacrée au sujet, Antoine Burret étudie les usages, les comportements, les réflexions et les pratiques que le tiers-lieu fait apparaître. Il tire de son travail une définition conceptuelle du tiers-lieu qui insiste sur « une configuration sociale où la rencontre entre des entités individuées engage intentionnellement à la conception de représentations communes »[5]. Ainsi, l'auteur définit le tiers-lieu comme un lieu de sociabilité[6], un espace du vivre-ensemble. D'autres sociologues et anthropologues, acteurs de la vie publique et militante[7], francophones travaillent sur le même sujet avec des approches différentes et contradictoires[8],[9],[10],[11].

Pour tiers-lieux.be, il s'agit d'un lieu qui répond à certains critères subjectifs « non-ghetto-risant » (en théorie). Cela amène au fait que le tiers-lieu est subjectif, le tiers-lieu de l’un n’étant pas le tiers-lieu de l’autre et un tiers-lieu reconnu comme tel par une communauté pourra être perçu comme trivial ou inutile par des personnes extérieures[12].

France tiers-lieux, association nationale française des Tiers-Lieux, répertorie en 2021 2 500 structures françaises de ce type [13], et plus de 3 700 en 2023.

  1. Glosiene, Audrone, Palekas, Rolandas et Kriviene, Irena, « Le centre de communication des savoirs. Une bibliothèque pour le XXIIe siècle. », Bulletin des bibliothèques de France, no 1,‎ , p. 58-62 (ISSN 1292-8399, lire en ligne)
  2. (en) Ray Oldenburg, The great good place : Cafés, coffee shops, bookstores, bars, hair salons, and other hangouts at the heart of a community, Cambridge (Mass.), Marlowe, , 336 p. (ISBN 1-56924-681-5, OCLC 41256327, lire en ligne).
  3. Servet, Mathilde. "Les bibliothèques troisième lieu." Bulletin des bibliothèques de France, no 4, 2010, p. 57-66
  4. « Les étudiants étrangers à Paris au XIXe siècle » P. Moulinier, Presses universitaires de Rennes, 2012 Chapitre IX. Exilés à Paris. Les lieux, les socialités, l'offre de service (produite par les communautés elles-mêmes). Roumains du « printemps des peuples » de 1848. Les étudiants russes logés dans la petite Russie des Gobelins
  5. « Etude de la configuration en Tiers-Lieu - La repolitisation par le service — Movilab.org », sur movilab.org (consulté le ).
  6. Pioche! Magazine, « Il faut redonner au mot tiers-lieu son sens premier, celui d'espace de sociabilité », sur Pioche!, (consulté le )
  7. En septembre 2021, L'association France Tiers-Lieu avec Emmanuelle Wargon et Patrick Levy-Waitz, lance un reportage sur « la réflexion sur l’invention des tiers-lieux pour habiter la France Demain ». Juste après avoir lancé « le projet ‘Simplifier le télétravail en tiers-lieux’ » [1] avec l'agence Nationale de Cohésion des Territoires (ANCT). Le 20 septembre 2021, France Tiers-Lieu, Patrick Levy-Waitz, était au Ministère de l'Intérieure pour rencontre Marlène Schiappa afin de remettre un rapport au premier Ministre Jean Castex, et aussi lancer « Des pistes de travail autour de l'insertion social, de l'engagement citoyen en tiers-lieux et de la prévention de la délinquance » (SIC Rémy Seillier de France Tiers-Lieu), avec le Ministère de Gérald Darmanin. Le 20 septembre 2021, Marie-Laure Cuvelier, Conseillère régionale déléguée à l'ouverture de l'action régionale Nouvelle Aquitaine et Secrétaire générale de France Tiers-lieux et Consultante ESS & tiers-lieux chez Smartfr, « a présenté l'apport des tiers-lieux en matière de prévention de la délinquance et de réinsertion. "Les tiers-lieux sont des lieux d'émancipation où les gens peuvent se réaliser, s'émanciper mais surtout se réparer." » (source)
  8. lien-social, « Le droit contre l’équité », sur Mediapart, (consulté le )
  9. ritimo, « Financer les communs sans abîmer le commun », sur ritimo, (consulté le )
  10. Aurélie Landon, « Le tiers-lieu à l’épreuve de son succès. Vers la formation d’un compromis civico-marchand dans la fabrique de la ville en France: », Participations, vol. N° 33, no 2,‎ , p. 181–207 (ISSN 2034-7650, DOI 10.3917/parti.033.0181, lire en ligne, consulté le )
  11. Horizon Public, « Tiers-lieux : quand les pouvoirs publics s’en mêlent... », Horizon Public | Hors Série, vol. Hiver 2022,‎ (lire en ligne [https://recherche-action.fr/hugues-bazin/download/espaces%20et%20territoires/2022_Hybrididation-des-tiers-lieux.pdf%5D)
  12. « Tiers-Lieux.be » (consulté le ).
  13. FranceTiersLieux, Nos territoires en actions Dans les tiers-lieux se fabrique notre avenir !, FranceTiersLieux, , 284 p. (lire en ligne [PDF]), p. 4.

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