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Utilisateur:Ps2613/Histoire du concept de religion

En vue de la création d'un article peut-être intitulé : Religion (histoire des idées)

Le mot religion vient du latin religio. Ce terme, ses équivalents et ses dérivés ont été définis et utilisés de façons diverses selon les époques, les lieux et les auteurs. Dans l’Occident et la religion paru en 1980 Michel Despland proposait une histoire des idées de la religion dans laquelle il formule quarante définitions correspondant aux divers usages et significations du terme religio puis religion dans l'histoire[1].

Les controverses sur la religion sont aussi anciennes que la réflexion sur le sujet. Cependant, la recherche sur l'histoire des idées de religion ne s'occupe pas de savoir quelle idée de religion est la vraie ; elle s'intéresse au contraire à la diversité de ces idées en rapport avec le contexte historique dans lequel elles ont été formulées. La méthode, telle qu'elle est présentée par Michel Despland, consiste à lire des textes anciens pour en apprendre le sens dans lequel il y est question de religion. Ce faisant, le lecteur doit éviter de projeter sur les textes ses précompréhensions ou des conceptions postérieures[1].

La mise à jour d'un grand nombre de définitions de la religion, parfois contradictoires, n'a pas pour but de démonter l'impossibilité de la définir. Il s'agit au contraire de mettre en évidence les rapports entre des conceptions possibles, successives, concurrentes ou opposées de la religion. Présentant la méthode de ce qu'il désigne comme une approche généalogique du concept de religion[2], Pierre Gisel écrit : « Les définitions qu'on propose et le débat qu'elles entraînent reflètent toujours une donnée plus large ; il y a dès lors à construire une généalogie qui les mette en perspective. Ce sera une manière d'assumer le présent, d'en partir même, mais non sans le déconstruire ni évaluer ce qui s'y recherche, où les conflits ne seront pas levé par approches scientifiques objectives plus affinées, ni non plus réglées à coup de jugement en vérité ou en rectitude, mais seront partie intégrante de la généalogie à prendre en compte[3]. »

L'histoire des idées de religion est occidentale dans la mesure où l'on estime avoir affaire à un mot latin et que c'est ce terme qui s'est imposé pour penser mondialement des religions et de la religion[3]. Jacques Derrida parlait a ce sujet de « mondialatinisation » de la religion[4]. La mondialisation de l'idée de religion à partir de l'Occident, qu'elle soit jugée légitime ou non[5], fait que des équivalents ont été reconnus ou formés dans toutes les langues du monde pour y traduire ce que les occidentaux appellent religion[4]. Ce fait est déjà ancien et il fait désormais partie de l'histoire des traditions religieuses non-occidentales que d'avoir été pensées et organisées comme des religions. Cependant, l'histoire des religions en Terre d'islam, en Inde ou en Chine n'a pas commencé avec l'influence que les conceptions occidentale ont exercée sur elles ; ce n'en est qu'un moment récent. D'autre part, les traditions religieuses et les cultures du monde se sont influencées et ont emprunté les unes aux autres, même si elles l'ignorent parfois[6]. Un regard sur ces emprunts multiples et réciproques, sur les deux à trois milles ans pour lesquels des informations sont disponibles, amène à considérer, non pas seulement l'influence de l'Occident dans le monde, mais aussi celles des autres cultures sur les conceptions religieuses de l'Occident.

La tour de Babel de Bruegel illustre un passage de la Genèse évoquant une époque où toute la terre avait un seul langage et les mêmes mots.
La tour de Babel, Bruegel. Illustre un passage de la Genèse évoquant une époque où « Toute la terre avait un seul langage et les mêmes mots ».
  1. a et b Michel Despland, La religion en Occident. Évolution des idées et du vécu, Paris, Cerf, coll. Cogitatio Fidei, 1979. (ISBN 2-204-01447-8) Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Livre Despland » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  2. Voir aussi : Pierre Gisel et Jean Marc Tétatz (dir.), Théories de la religion, Genève, Labor et Fides, 2002, « Introduction » p. 12 et « Une mise en perspective historique ou en généalogie » p. 373. (ISBN 2-8309-1015-6[à vérifier : ISBN invalide])
  3. a et b Pierre Gisel, Qu'est-ce qu'une religion, Paris, Vrin, Chemins philosophiques, 2007, p. 19. (ISBN 978-2-7116-1875-0)
  4. a et b Jacques Derrida, Foi et savoir, Paris, Seuil, Points-Essais, 2001, (1re éd. 1996), pp.49-59 (ISBN 978-2-02-047986-8)
  5. Daniel Dubuisson estime que la reconnaissance de « la relation étroite, génétique entre le destin historique du christianisme et la constitution de l'idée de relgion » devrait conduire à l'abandon de l'idée de religion, pour Jean-Marc Tétaz « renoncer au concept même de religion reviendrait a jeter le bébé avec l'eau du bain » ; cf. Daniel Dubuisson, L'Occident et la religion. Mythes, sciences et idéologies, Complexe, Bruxelles, 1998, p. 147 s. (ISBN 2-87027-696-6) et Pierre Gisel et Jean Marc Tétatz (dir.), Théories de la religion, Genève, Labor et Fides, 2002, p. 45. (ISBN 2-8309-1015-6[à vérifier : ISBN invalide])
  6. Pierre Gisel et Jean Marc Tétatz (dir.), Théories de la religion, Genève, Labor et Fides, 2002, p. 7. (ISBN 2-8309-1015-6[à vérifier : ISBN invalide])

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