Adolphe Thiers | ||
Adolphe Thiers photographié par Nadar vers 1872. | ||
Fonctions | ||
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Président de la République française | ||
– (1 an, 8 mois et 23 jours) |
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Président du Conseil | Jules Dufaure (vice-président du Conseil) |
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Prédécesseur | Lui-même (chef du pouvoir exécutif) Louis-Napoléon Bonaparte (indirectement) |
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Successeur | Patrice de Mac Mahon | |
Chef du pouvoir exécutif de la République française (chef de l'État et du gouvernement) | ||
– (6 mois et 14 jours) |
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Président du Conseil | Jules Dufaure (vice-président du Conseil) |
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Prédécesseur | Napoléon III (indirectement, empereur des Français) Louis Jules Trochu (président du gouvernement de la Défense nationale) |
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Successeur | Lui-même (président de la République) | |
Député français | ||
– (6 ans, 6 mois et 26 jours) |
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Élection | 8 février 1871 | |
Réélection | 20 février 1876 | |
Circonscription | Seine | |
Législature | Assemblée nationale de 1871 Ire (Troisième République) |
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– (7 ans, 3 mois et 4 jours) |
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Élection | 31 mai 1863 | |
Réélection | 23 mai 1869 | |
Circonscription | Seine | |
Législature | Corps législatif | |
– (3 ans, 5 mois et 28 jours) |
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Élection | 24 avril 1848 | |
Réélection | 13 mai 1849 | |
Circonscription | Seine | |
Législature | Assemblée nationale constituante Assemblée nationale législative |
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– (17 ans, 4 mois et 3 jours) |
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Élection | 21 octobre 1830 | |
Réélection | 5 juillet 1831 21 juin 1834 4 novembre 1837 2 mars 1839 9 juillet 1842 1er août 1846 |
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Législature | Chambre des députés | |
Président du Conseil des ministres français | ||
– (moins d’un jour) |
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Monarque | Louis-Philippe Ier | |
Gouvernement | Non formé | |
Prédécesseur | Comte Mathieu Molé | |
Successeur | Charles Dupont de l'Eure (président du gouvernement provisoire) |
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– (7 mois et 28 jours) |
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Monarque | Louis-Philippe Ier | |
Gouvernement | Thiers II | |
Prédécesseur | Duc de Dalmatie | |
Successeur | Duc de Dalmatie | |
– (6 mois et 15 jours) |
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Monarque | Louis-Philippe Ier | |
Gouvernement | Thiers I | |
Prédécesseur | Duc de Broglie | |
Successeur | Comte Mathieu Molé | |
Ministre des Affaires étrangères | ||
– (7 mois et 28 jours) |
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Monarque | Louis-Philippe Ier | |
Président du Conseil | Lui-même | |
Gouvernement | Thiers II | |
Prédécesseur | Duc de Dalmatie | |
Successeur | François Guizot | |
– (6 mois et 15 jours) |
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Monarque | Louis-Philippe Ier | |
Président du Conseil | Lui-même | |
Gouvernement | Thiers I | |
Prédécesseur | Duc de Broglie | |
Successeur | Comte Mathieu Molé | |
Ministre de l'Intérieur | ||
– (1 an, 3 mois et 4 jours) |
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Monarque | Louis-Philippe Ier | |
Président du Conseil | Édouard Mortier Duc de Broglie |
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Gouvernement | Mortier de Broglie |
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Prédécesseur | Duc de Bassano | |
Successeur | Comte de Montalivet | |
– (7 mois et 6 jours) |
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Monarque | Louis-Philippe Ier | |
Président du Conseil | Duc de Dalmatie Comte Gérard |
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Gouvernement | Soult I Gérard |
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Prédécesseur | Comte d'Argout | |
Successeur | Duc de Bassano | |
– (2 mois et 20 jours) |
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Monarque | Louis-Philippe Ier | |
Président du Conseil | Duc de Dalmatie | |
Gouvernement | Soult I | |
Prédécesseur | Comte de Montalivet | |
Successeur | Comte d'Argout | |
Ministre du Commerce et des Travaux publics | ||
– (1 an, 3 mois et 4 jours) |
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Monarque | Louis-Philippe Ier | |
Président du Conseil | Duc de Dalmatie | |
Gouvernement | Soult I | |
Prédécesseur | Comte d'Argout | |
Successeur | Hippolyte Passy | |
Titulaire du fauteuil 1 de la Section 5 de l'Académie des sciences morales et politiques | ||
– (36 ans, 8 mois et 8 jours) |
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Prédécesseur | Emmanuel de Pastoret | |
Successeur | Georges Picot | |
Titulaire du fauteuil 38 de l'Académie française | ||
– (44 ans, 2 mois et 14 jours) |
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Prédécesseur | François Andrieux | |
Successeur | Henri Martin | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Marie Joseph Louis Adolphe Thiers | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Marseille (France) | |
Date de décès | (à 80 ans) | |
Lieu de décès | Saint-Germain-en-Laye (France) | |
Nature du décès | Malaise cardiaque | |
Sépulture | Cimetière du Père-Lachaise | |
Nationalité | Française | |
Parti politique | Parti de la Résistance (1831-1836) Parti du Mouvement (1836-1848) Parti de l'Ordre (1848-1852) Tiers parti (1852-1870) Républicains modérés (1873-1877) |
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Conjoint | Élise Dosne (m. 1833–1877)
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Diplômé de | Faculté de droit de l'Université d'Aix-Marseille | |
Profession | Avocat, journaliste, historien, écrivain | |
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Chefs du gouvernement français Présidents de la République française |
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Adolphe Thiers, né le (26 germinal an V) à Marseille et mort le à Saint-Germain-en-Laye, est un avocat, journaliste, historien et homme d'État français.
Arrivé à Paris à 24 ans, ambitieux et sans fortune — il aurait servi de modèle à Balzac pour le personnage de Rastignac —, journaliste anticlérical et patriote de l'opposition libérale, auteur à succès d'une Histoire de la Révolution française, il est un exemple de l'évolution des classes dirigeantes françaises à la recherche d'un nouvel ordre institutionnel stable après l'effondrement de la monarchie absolue en 1789, par son rôle majeur dans la mise en place des régimes politiques successifs ayant suivi l'échec de la Restauration en 1830.
Il contribue aux Trois Glorieuses et joue un rôle décisif dans la mise en place de la monarchie de Juillet. Élu à l'Académie française, marié et devenu riche, il est député, plusieurs fois ministre et deux fois président du Conseil. Partisan d'une monarchie constitutionnelle dans laquelle « le roi règne, mais ne gouverne pas », il s'éloigne du roi Louis-Philippe Ier au nom de l'esprit « national » sur la politique étrangère (crise de 1840) et devient l'adversaire de Guizot au nom des libertés parlementaires.
Après la révolution de 1848, il se rallie à la République et devient l’une des figures du parti de l'Ordre. Opposé au coup d’État du 2 décembre 1851 du futur Napoléon III, dont il avait appuyé la candidature à la présidence de la République en 1848, il ne se rallie pas au Second Empire et commence une longue traversée du désert. Il écrit la suite de sa Révolution, l'Histoire du Consulat et de l'Empire en vingt volumes, qui sont de nouveau un succès de librairie. Élu en 1863 à Paris, il devient un des principaux orateurs de l'opposition libérale et s'oppose à la guerre franco-allemande de 1870.
En , après la chute du Second Empire consécutive à la défaite de Sedan pendant la guerre contre la Prusse et l'échec du Gouvernement provisoire de la Défense nationale, il devient « chef du pouvoir exécutif de la République française », c’est-à-dire à la fois chef de l’État et du gouvernement, Jules Dufaure étant vice-président du Conseil. Il négocie le traité de paix avec Bismarck et réprime dans le sang l'insurrection de la Commune de Paris.
Il est considéré par toutes les gauches révolutionnaires comme un artisan du massacre des communards. Pendant la Semaine sanglante, il aurait donné l'ordre d'exterminer entre 15 000 à 20 000 communards en une semaine. Les chiffres varient selon les historiens[1].
En , par la loi Rivet, il devient président de la République française. Il organise notamment l'emprunt national qui permet l'évacuation anticipée du territoire par les troupes d'occupation. En , il est salué par l'Assemblée nationale comme « le libérateur du territoire ».
Son ralliement à une « République conservatrice » provoque en sa mise en minorité par les monarchistes, majoritaires à l'Assemblée nationale, et entraîne sa démission de la présidence de la République. Mais il a ouvert la voie à un rapprochement de la droite orléaniste libérale et des républicains modérés dirigés par Léon Gambetta, alliance qui, par la voie de l'« opportunisme », va fonder la Troisième République.