Affaire des disparues de l'Yonne | |
Pays | France |
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Tribunal | Cour d'assises de l'Yonne |
Date | |
Recours | Recours rejeté par la Cour de cassation en septembre 2007 |
Détails juridiques | |
Branche | Droit pénal, Droits de l'enfant |
Chronologie | 1979 : Disparition de Martine Renault ; Émile Louis est entendu comme suspect.
1981 : Découverte du corps de Sylvianne Lesage ; Émile Louis est inculpé de meurtre. 1983 : Condamnation à 4 ans de prison d'Emile Louis pour attentats à la pudeur sur des mineures de la Ddass. 1984 : Émile Louis bénéficie d'un non-lieu dans l'affaire Lesage ; le gendarme Jambert fait part de ses soupçons sur Émile Louis dans un rapport demeuré sans suite. 1996 : L'Association de défense des handicapées de l'Yonne dépose des plaintes pour enlèvement et séquestration et participe à l'émission Perdu de vue diffusée sur TF1. 1997 : Le gendarme Jambert est retrouvé mort dans sa cave : l'enquête conclut à un suicide avant d'être rouverte en 2004. 2000 : Émile Louis avoue le meurtre de sept jeunes filles ; les corps de Madeleine Dejust et Jacqueline Weiss sont exhumés. 2001 : Émile Louis se rétracte et clame son innocence. 2004 : Émile Louis est condamné en première instance par la cour d'assise de l'Yonne à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 18 ans. 2006 : Confirmation de la peine par la cour d'assises d'appel de Paris. |
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Mot clef et texte | Abus sexuel sur mineur |
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L'affaire des disparues de l'Yonne est une affaire criminelle française d'enlèvements et de meurtres d'au moins huit femmes, dont les faits se sont déroulés entre 1975 et les années 2000 autour d'Auxerre, dans l'Yonne. Les multiples dysfonctionnements de la justice et du système de protection de l'enfance en ont fait une des affaires les plus connues de France. La ministre de la Justice de l'époque, Marylise Lebranchu, déclare elle-même en 2002 que « l'affaire de l'Yonne, c'est effectivement une série d'erreurs, de dysfonctionnements »[1].
Malgré la disparition de plusieurs jeunes femmes à la fin des années 1970, logées dans des foyers de la DDASS, peu de personnes s'inquiètent, les familles sont peu présentes et n'ont pas les moyens de médiatiser l'affaire, et les foyers ne reportent pas les disparitions aux autorités, ayant conclu à une fugue malgré la nature peu autonome des victimes.
Après plus de vingt ans de non-résolution des premières disparitions, Pierre Monnoir et Jeannette Beaufumé sont à l'initiative de la médiatisation de l'affaire, dans l'émission Perdu de vue, sur TF1, qui permet de faire relancer l'enquête que la justice avait plusieurs fois prescrite. Le tueur en série Émile Louis est arrêté et emprisonné en l'an 2000, à la suite de révélations aux enquêteurs. Il est condamné à la perpétuité en 2004 pour sept meurtres de jeunes femmes. Chauffeur de bus et conseiller municipal de Seignelay, il avait pourtant été fortement suspecté par un gendarme, Christian Jambert, en 1984, faisant l'objet d'un rapport n'ayant pas été suivi d'effets. Émile Louis avait écopé d'une première condamnation en 1983 et d'une autre en 1989 dans le Var pour attentat à la pudeur sur mineur.
Plusieurs dizaines de disparitions inquiétantes restent à ce jour sans réponse autour d'Auxerre, de 1965 à 1990[1]. D'autres affaires de proxénétisme, d'enlèvements et de meurtres dans le département ainsi que les déclarations d'Émile Louis sur d'éventuels réseaux laissent planer le doute sur la fin effective de l'affaire des disparues de l'Yonne.