Algonquin

Algonquin
Anicinapemiȣin / Anishinàbemiwin [1]
Omâmiwininimowin
Pays Canada
Région Québec et très peu en Ontario
Nombre de locuteurs env. 2 000 (2022)
Typologie polysynthétique, directe-inverse
Classification par famille
Codes de langue
IETF alq
ISO 639-3 alq
Glottolog algo1255
Échantillon
Ni sakihiman okwisisan[2],[3]
Pejik ikwe o ki kisingwewan Tebeniminangon[4]

L’algonquin, aussi appelé Anicinapemiȣin ou Anishinàbemiwin (Anicinàbemowin), est un dialecte de l'ojibwé dans la branche centrale de la famille des langues algonquiennes. Il est parlé par le peuple algonquin du Québec et de l'Ontario. L'algonquin est aussi un dialecte couramment appelé Anishinaabemowin, bien que ce terme se réfère en fait à la langue ojibwée.

Dans les différentes communautés autochtones, l'algonquin est en constant contact avec le français et l'anglais, et seul un quart de la population algonquine le parle encore.

L'algonquin, langue connue pour avoir une morphologie polysynthétique complexe, a plusieurs particularités dont celle d'être une langue qui organise le verbe en une série de quatre classes autour d'une polarité « animé / inanimé » ; les verbes sont transitifs ou intransitifs selon que les cas soient inanimés (table, couteau) ou animés (astres, animaux, arbres). Une autre originalité de cette langue est le marqueur « direct-inverse » qui fait que, suivant la terminaison du verbe, la personne qui l'utilise est soit le sujet ou l'objet de l'action. C'est une explication des linguistes faite seulement au XIXe siècle, car même si des personnes d'origine européenne parlaient la langue et avaient décrit les principes grammaticaux de l'algonquin dès le XVIIe siècle, ils n'avaient pas expliqué les fondements de cette inversion.

Une autre singularité de l'algonquin est sa hiérarchie pronominale où la deuxième personne (tu) exclut la première personne (je) qui à son tour exclut la troisième personne (il, elle, on) [2>1>3] (Exemple : Tu frapper (terminaison A) = tu me frappes / Tu frapper (terminaison B) = je te frappe donc le « tu » l'emporte toujours sur le « je »). De plus, si l'on parle de deux personnes, il existe une hiérarchie entre elles ou une obviation (Joe aime Sandra, Joe étant le sujet principal, on ajoute le suffixe obviatif « -n » à Sandra et un autre au verbe). Les personnes peuvent être localisées en termes de distance (Joe voit Sandra, si Sandra est plus proche que Joe par rapport au sujet qui en parle, un suffixe obviatif va à ce dernier). La hiérarchie pronominale existe dans beaucoup de langues, mais l'algonquin est peut-être la seule langue dans laquelle la deuxième personne est prépondérante.

La coutume veut que le mot « merci » soit dit par celui qui donne et non celui qui reçoit.

  1. (en) Languagegeek (site destiné à la promotion des langues autochtones d'Amérique, et spécialement à leur utilisation sur Internet)
  2. Traduction: « J’aime son fils »
  3. G. Lemoine, Prêtre O.M.I., Dictionnaire français-algonquin, Chicoutimi, Imprimeur G. Delisle, Bureau de journal « Le travailleur », 1909 (Conférence au Congrès des Américanistes à Québec le 10 septembre 1906). Le père oblat Georges Lemoine (1860-1912) est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment le Dictionnaire français-montagnais (1901), une Histoire sainte en montagnais, et un Dictionnaire français-algonquin (1909).
  4. Lexique de la langue algonquine; traduction: « Une femme essuya la face de notre Seigneur »

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