Un atoll est un type d'île corallienne basse des océans tropicaux. Les atolls se composent d'un récif corallien, d'un ou plusieurs îlots appelés motu formés par accumulation de sable à l'arrière de ce récif, et entourant une dépression centrale. La dépression peut faire partie de l'île émergente ou d'une partie de la mer (c'est-à-dire d'un lagon) ou, plus rarement, d'une enceinte fermée remplie d'eau douce, saumâtre ou fortement saline.
On nomme île madréporique une île formée par des récifs coralliens, en forme d'anneau[1], ou plus généralement un atoll.
Le terme atoll provient du maldivien (langue indo-aryenne des îles Maldives) އަތޮޅު, atoḷu. Sa première trace d'utilisation dans les langues européennes date de 1619 : le terme atollon est employé à plusieurs reprises par François Pyrard pour décrire les atolls maldiviens dans son ouvrage Voyage de François Pyrard de Laval contenant sa navigation aux Indes orientales, Maldives, Moluques, et au Brésil[2].
Des définitions plus modernes d'atoll ont été données par McNeil[3] et Fairbridge[4]. McNeil les définit comme « récif annulaire enfermant un lagon dans laquelle il n'y a aucun promontoire autre que des récifs et [des îlots] composés de détritus de récif ». Fairbridge les décrit « dans un sens exclusivement morphologique, [comme] un récif en forme de ruban annulaire enfermant un lagon au centre ».
Le naturaliste anglais Charles Darwin a popularisé le terme[5],[6], et décrit les atolls comme un sous-ensemble dans une classe spéciale d'îles, dont l'unique propriété est la présence d'un récif organique. Darwin théorise également la formation de ce type de structures par enfoncement total d'un volcan sous l'eau. Darwin avait pressenti que la disposition en anneau des bancs madréporiques était probablement imputable à la submersion graduelle d'une île existant précédemment, souvent d'origine volcanique, du fait de l'affaissement de celle-ci ou de la montée du niveau de la mer due à la phase interglaciaire actuelle. Une étude de l’Ifremer et de l’université Rice (Houston, Texas) remet en cause l’hypothèse darwinienne d'une origine volcanique des atolls au profit d'une origine karstique. Elle se fonde sur de nouvelles connaissances concernant le changement du niveau des mers[7],[8],[9].