Langues | lingala, bangala |
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Religions | christianisme |
Les Bangala (singulier : Mongala) sont un ensemble de peuples bordant le fleuve Congo (ex-Equateur et ex-Haut-Congo) et ses régions limitrophes dans le bassin du fleuve Congo, situés dans 6 pays. Ce groupe linguistique est composé de diverses ethnies parlant à l'origine diverses langues, c’est-à-dire des langues bantoues, soudaniques et oubanguiennes[1],[2],[3].
Quelques ethnies : Bobangi, Ngombe, Poto[4], Doko, Mondunga, Mangbetu, Zande, Lese, Gbenza, Bozoki, Ngbandi, Lendu, Lugbara, Ngbaka, Mbanza, Monzomba, Mwe, Libinza,
« Avant l'occupation européenne, on ne parlait ni de la tribu ni de l'ethnie Bangala en Afrique centrale. Mais à partir de 1877, les Européens ont appris de la plume de Henry Morton Stanley, l'existence d'un peuple belliqueux appelé Bangala, occupant les bords du fleuve entre Lisala et Mbandaka. Ce sont les mêmes Blancs qui ont imposé cette nouvelle identité à un grand nombre de peuples, auxquels lesdits Bangala étaient unis culturellement et administrativement. Cette nouvelle identité, puissamment appuyée par la langue, le lingala, a finalement été acceptée par les natifs et s'est maintenue jusqu'à ce jour, malgré son caractère mouvant. » — Mumbanza Mwa Bawele
« Thus, there was first, i.e. from 1877, "Bangala" as an imagined ethnonym, i.e. the name Stanley and Europeans after him erroneously but determinedly continued using to refer to the populations living around the northwestern bend of the river; secondly there was "Bangala-Station", the name of the station the colonial occupiers founded in 1884 and named after the alleged ethnic group living there; and now, in this second half of the 1880s, "Bangala" also became a language name, referring to the Bobangi pidgin imported to the station and imposed there. » — Michael Meeuwis
« Par le fait de l'expansion coloniale qui déploie son assise administrative et économique sur tout le territoire de l'État Indépendant du Congo, le continuum bobangi, déjà et pas encore le lingála, rencontre d'autres langues locales, nombreuses et, elles aussi, fort variées et diversifiées. L'impact de cette influence sur la langue en instance de naissance ne sera pas moindre parce qu'il s'agit, pour une part, d'une question de survie pour les populations mises par les aléas de l'histoire devant l'obligation d'obéir au maître et souverain colonisateur. Tous, peu ou prou, doivent apprendre et parler la langue que le maître impose. Edema cite un cas précis de cette situation de contrainte : « Forcés par l'histoire coloniale à partager une langue qui n'était pas leur langue première, à savoir le lingála, les habitants de l'Uele [nord-est du Congo, près du Sud-Soudan] ont forgé une langue qui ne respecte pas plus les règles du lingála que celles de leurs propres langues ». Il s'agit, d'après Edema, du bangála, « longtemps ignoré du public scientifique, au mieux considéré comme un dialecte du lingála». » — Philippe Nzoimbengene
« The people from the Upper River areas are often collectively referred to as Bangala, although Lingala is not the true indigenous language of any one group. » — Yolanda Covington-Ward
Traduction : « Les habitants des régions du haut du fleuve sont souvent appelés collectivement Bangala, bien que le lingala ne soit la véritable langue d'aucun de ces groupes ethniques. » — Yolanda Covington-Ward
N. B. :Les Ngombe parlent le lingombe qui est l'ancêtre lointain du lingala, , les Bobangis le bobangi, les Zandés le zandé, les Ngbandis parlent le ngbandi, les Kouyous parlent le kouyou, etc.
« The term Bangala gradually became identified with an embryonic nationality feeling among urbanized Africans of diverse tribal origins. » — René Lemarchand
Les ethnologues regroupent ou assimilent parfois les différentes ethnies du haut du fleuve car celles-ci partagent un style de vie et une langue véhiculaire commune, le lingala, celles situées au Nord-est de la RDC ont pour langue véhiculaire le bangala. Les populations Kinoise et Brazzavilloise quant à elles désignent souvent ces peuples du haut du fleuve sous le nom de Bangala. Cependant, les différences linguistiques et culturelles entre ces peuples du haut du fleuve demeurent et sont bien distinctes. Malgré cela, des personnes issues de ces ethnies s'identifient en premier au groupe linguistique Ngala ensuite à leur ethnie et à leur village. Le groupe linguistique Bangala a une grande importance sur le plan politique, lors de la Crise congolaise par exemple[5],[2],[6],[7],[8],[9],[3],[10],[11],[12].