La concurrence pure et parfaite (CPP) ou, tout simplement, la concurrence parfaite[1], correspond à la théorie de la formation du prix élaborée au XIXe siècle par les économistes néo-classiques. La concurrence pure et parfaite est censée permettre l’équilibre sur tous les marchés sous des conditions suffisantes très particulières. La concurrence pure et parfaite représente un des deux cas extrêmes de structures de marché étudiés par les économistes néoclassiques, le second étant le cas de monopole.
En 1921, les conditions de la concurrence pure ont été explicitées par Frank Knight[2]. Dans un article publié en 1954, Kenneth Arrow et Gérard Debreu démontrent l'existence de prix qui égalisent les offres et les demandes des agents dans un cadre institutionnel particulier qui sert depuis de base à tous les modèles qui se réclament de la concurrence parfaite. Ce qui leur a valu de recevoir le prix en sciences économiques de la Banque de Suède en mémoire d'Alfred Nobel. Ces conditions peuvent être résumées en disant qu'il existe un système complet de marchés (en) — un prix unique est affiché pour chaque bien, présent et futur — et que tous les agents, ménages et entreprises, se comportent en preneurs de prix. Le modèle, implicitement, est celui du troc : chacun troque ses biens (dont le travail) contre d'autres biens, et chacun voit ainsi ses préférences satisfaites "au mieux". D'où un équilibre, qui est modifié si les préférences sont modifiées ou si un bien ou un service nouveau ou moins cher est proposé au marché pris dans sa globalité. Et ainsi de suite.
Milton Friedman parle de concurrence "parfaite" pour nommer un dispositif social doté de caractéristiques jugées optimales, du point de vue de l'allocation des biens ; et de concurrence "pure" pour signifier qu'il s'agit d'un modèle idéal ("purifié") et non d'une description de l'économie réelle[3].