Le gnosticisme est l'ensemble des mouvements religieux qui se développent au cours des IIe et IIIe siècles dans les limites de l'Empire romain, caractérisés par la doctrine commune selon laquelle une connaissance (en grec : gnôsis) des mystères de l'humanité, du divin et du monde — résultat d'un enseignement ésotérique et d'une expérience initiatique menant à une révélation progressive — est possible et nécessaire au salut de l'âme après la mort. Le terme désigne aussi les différentes théories et recherches d'une telle connaissance, regroupant éventuellement des doctrines variées et multiformes. Ces doctrines incluent généralement l'affirmation que les âmes des êtres humains sont emprisonnées dans un monde matériel intrinsèquement mauvais, créé par un dieu inférieur, imparfait voire mauvais, le Démiurge ou Yahvé[1], à l'opposé duquel existe un autre dieu, supérieur et parfait, créateur des esprits et des âmes, plus éloigné, auquel une élite peut s'unir après la mort grâce à cette « connaissance »[2].
Longtemps, le gnosticisme n'a été connu qu'à travers les écrits de ses détracteurs : ceux de certains Pères de l'Église, au nombre desquels ceux d'Irénée de Lyon, dont sa Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur, écrite pendant la deuxième moitié du IIe siècle. La découverte en 1945 d'écrits gnostiques parmi la bibliothèque de Nag Hammadi, dont une première traduction complète a été finalisée en 1977, a permis de renouveler la recherche sur le sujet.
Ce mouvement, dont les origines ne sont pas claires, connaît son apogée au cours du IIe siècle[3]. Les sectes gnostiques ont ensuite progressivement disparu à partir du IVe siècle, mais il est visible qu'elles ont influencé d'autres mouvements, que certains qualifient également de gnostiques, comme le manichéisme, le marcionisme ou encore le bogomilisme.