Obviation

L’obviation est un procédé grammatical propre aux langues algonquiennes. Elle s’exprime autant dans les verbes que dans les noms et ses déterminants. Ce procédé exprime la prééminence d’un acteur de 3e personne sur un autre acteur de 3e personne du genre animé[1]. Ce cas sert à faire la différence entre plusieurs troisièmes personnes. En linguistique algonquienne, on fait souvent référence à cette catégorie comme étant la 4e personne. En général on appliquera l’obviation à celui qui est considéré comme moins important (personnage objet) dans un récit, alors qu’on gardera le plus important (personnage sujet) « intacte ». Mais c’est au narrateur que revient la décision de choisir celui qu’il veut mettre en évidence.

Exemple pour les langues algonquiennes: « Jean embrasse Marie, le fils de Steve » où Jean et Steve au nominatif et Marie et fils à l'obviatif. C'est-à-dire l'ajout d'un suffixe obviatif, habituellement « -n », « -an » ou « -on » s'il est terminé par une voyelle, par g, k, z ou une autre consonne[2].

  1. Le genre animé concerne toutes les vies animales ou ce qui a de l'importance aux yeux des Algonquins. Quelques exemples: un homme, un orignal, des arbres, certains fruits, le tonnerre, la glace, la neige, les astres, les peaux, les pipes
  2. Dictionnaire Français-Algonquin rédigé par G Lemoine Prêtre O.M.I , Chicoutimi, Imprimeur G. Delisle, Bureau de journal « Le travailleur », 1909. (Conférence au Congrès des Américanîstes à Québec le 10 septembre 1906). Le père oblat Georges Lemoine (1860-1912), auteur de plusieurs ouvrages notamment le Dictionnaire français-montagnais, en 1901, une Histoire Sainte, en montagnais, et un Dictionnaire français-algonquin, en 1909.

Obviation

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