Organisation scientifique du travail

L'organisation scientifique du travail (OST), qui connaissait en Europe des applications depuis le XIVe siècle sera formalisée, puis diffusée et largement utilisée lors de la deuxième révolution industrielle à la fin du XIXe siècle[1]. En tant que méthode de gestion et d'organisation des ateliers de production, ses principes ont été développés et mis en application industrielle par nombre de personnalités (Pierre-Paul Riquet, Vauban, Frédéric Japy, William Leffingwell, Henri Fayol, Charles de La Poix de Fréminville etc). Mais le plus connu est Frederick Winslow Taylor (1856 - 1915), ce qui explique que l'OST soit souvent assimilée au taylorisme. Par suite et notamment aux États-Unis, le mouvement dit du fordisme en fera une très large application et contribuera à sa diffusion.

L'OST conduit à une division extrême du travail, la parcellisation des tâches, en forçant les ouvriers et les employés à ne devenir que de simples exécutants dans d'immenses entreprises mécanisées. Le métier de col blanc a ainsi subi une forte dévalorisation dès la Belle Époque, visible par exemple chez les sténographes-dactylographes. Est ainsi introduite dans le monde du travail une séparation radicale entre ceux qui conçoivent et ceux qui produisent (division verticale du travail). Pour Taylor et le taylorisme, l’ouvrier n’est pas là pour penser, mais pour exécuter des gestes savamment calculés pour lui après avoir été chacun chronométrés. Il est encouragé à être performant par un système de prime. Tout travail intellectuel doit être enlevé de l’atelier pour être concentré dans les bureaux de planification et d’organisation de l’entreprise.

Avec le recul, un terme plus adapté serait « organisation productiviste du travail », puisque ce but est d'améliorer la productivité, en s'appuyant sur les méthodes dites « scientifiques ». Il existe depuis 1854 [réf. souhaitée].

Selon DHA, la direction scientifique du travail est essentiellement un changement de l'état d'esprit des ouvriers comme des dirigeants. Elle ne réside pas dans le consensus entre les employés et les employeurs autour d'un objectif commun : augmenter la valeur ajoutée de l'entreprise, ce qui doit profiter à tous. Pour Taylor, cela doit permettre de supprimer les conflits sociaux. Ceux-ci en effet sont dus à des désaccords sur la répartition des recettes de l'entreprise : les ouvriers veulent augmenter la part des salaires et les propriétaires la part des profits. Si la valeur ajoutée est suffisamment élevée, il deviendrait « inutile de se quereller sur son mode exact de répartition »[2]. Pour parvenir à cet objectif, il faut rechercher scientifiquement les procédés de fabrication les plus efficaces.

  1. Francesca Sanna, « Organisation scientifique du travail : concepts, techniques, contestations », sur Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe - EHNE, mis en ligne le 22/09/22 (consulté le )
  2. Frédéric Winslow Taylor, La Direction scientifique des entreprises

Organisation scientifique du travail

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