Le PKK est désigné comme une organisation terroristepar la Turquie[réf. nécessaire], les États-Unis[11], l'Union européenne[12], et certains autres pays;[13],[14] cependant, la désignation du PKK comme organisation terroriste est controversée pour certains analystes et organisations[15], qui estiment que le PKK ne mène plus d'activités terroristes organisées ou ne cible plus systématiquement les civils[16],[17],[18],[19],[20],[21]. Cependant, cette opinion est devenue controversée après 2016, lorsque le PKK a repris ses activités terroristes[22],[23]. La Turquie a souvent caractérisé la demande d'éducation en kurde comme un soutien aux activités terroristes du PKK[24],[25],[26]. En 2008 et 2018, la Cour de justice de l'Union européenne a jugé que le PKK avait été classé comme organisation terroriste sans procédure régulière[27],[28]. Néanmoins, l'UE a maintenu cette désignation[29].
L'idéologie du PKK était à l'origine une fusion du socialisme révolutionnaire et du marxisme-léninisme avec le nationalisme kurde, cherchant à créer un Kurdistan indépendant[30]. Le PKK a été formé en réaction à une insatisfaction croissante face à la répression des Kurdes en Turquie, dans un effort pour établir des droits linguistiques, culturels et politiques pour la minorité kurde[31]. À la suite du coup d'État turc de 1980, la langue kurde a été officiellement interdite dans la vie publique et privée[32]. De nombreuses personnes qui parlaient, publiaient ou chantaient en kurde ont été arrêtées et emprisonnées[33]. Le gouvernement turc a nié l'existence des Kurdes et le PKK a été dépeint comme cherchant à convaincre les Turcs d'être Kurdes[34].
Le PKK est impliqué dans des affrontements armés avec les forces de sécurité turques depuis 1979, mais l'insurrection à grande échelle n'a commencé que le , lorsque le PKK a annoncé un soulèvement kurde. Depuis le début du conflit, plus de 40 000 personnes sont mortes, la plupart étant des civils kurdes[35],[36]. En 1999, le leader du PKK, Abdullah Öcalan, a été capturé et emprisonné(grâce à l'aide de Israël)[37]. En mai 2007, des membres actuels et anciens du PKK ont créé l'Union des communautés du Kurdistan (KCK), une organisation-cadre regroupant diverses organisations kurdes en Turquie, en Irak, en Iran et en Kurdistan syrien. En 2013, le PKK a déclaré un Cessez-le-feu et a commencé à retirer lentement ses combattants vers le Kurdistan irakien dans le cadre d'un processus de paix(en) avec l'État turc. Le cessez-le-feu a été rompu en juillet 2015[38]. Le PKK et l'État turc ont tous deux été accusés de recourir à des tactiques terroristes et de cibler des civils. Le PKK a bombardé des centres urbains et recruté des enfants soldats[39],[40],[41], tandis que la Turquie a dépeuplé et incendié des milliers de villages kurdes et massacré des civils kurdes dans une tentative d'éliminer les militants du PKK.[note 2]
↑(en) Joost Jongerden, « Gender equality and radical democracy: Contractions and conflicts in relation to the "new paradigm" within the Kurdistan Workers' Party (PKK) », Anatoli. De l'Adriatique à la Caspienne. Territoires, Politique, Sociétés, no 8, , p. 233–256 (ISSN2111-4064, DOI10.4000/anatoli.618, lire en ligne)
↑(en) Clémence Scalbert-Yücel et Marie Le Ray, « Knowledge, ideology and power. Deconstructing Kurdish Studies », European Journal of Turkish Studies. Social Sciences on Contemporary Turkey, no 5, (ISSN1773-0546, DOI10.4000/ejts.777, hdl10036/37913, lire en ligne)
« The Turkish military responded with a ferocious counterinsurgency campaign that led to the deaths of nearly 40,000 people, most of them Turkish Kurdish civilians, and the displacement of more than three million Kurds from southeastern Turkey »
↑Cameron Abadi, « Why Is Turkey Fighting Syria's Kurds? », Foreign Policy, (lire en ligne)
↑Mitchel P. Roth et Murat Sever, « The Kurdish Workers Party (PKK) as Criminal Syndicate: Funding Terrorism through Organized Crime, A Case Study », Studies in Conflict & Terrorism, vol. 30, no 10, , p. 901–920 (DOI10.1080/10576100701558620, S2CID110700560, lire en ligne)
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