Primitifs italiens

L'expression primitifs italiens désigne seulement les peintres sur la période du XIIIe au XVe siècle. Les peintres pratiquent aussi le dessin, par nécessité, voire la gravure, mais ils ont souvent d'autres activités artistiques, plus ou moins importantes[N 1]. Sienne et Florence aux XIIIe et XIVe siècles ont favorisé un grand nombre de ces créations, mais le reste de la péninsule ne doit pas être oublié. Ce sont aussi les peintres de la Pré-Renaissance italienne (XIIIe et XIVe siècles), période qui est gothique jusqu'aux années 1400, puis le siècle suivant entre dans le Gothique international[1] jusque vers 1450. Le XVe siècle est aussi celui de la Première Renaissance avec une première génération, celle de Filippo Brunelleschi, dans son œuvre peinte et de Masaccio par exemple, dans les années 1420-1430, puis les générations suivantes jusqu'à Botticcelli et tant d'autres[2]. À la fin du XVe siècle, de nombreuses peintures ne relèvent pas des Primitifs italiens : des peintres tels que Léonard de Vinci, Andrea Mantegna, Giovanni Bellini sont étudiés comme des figures majeures de la Haute Renaissance. Mais certaines peintures, quels qu’en soient les auteurs, proches de la fin du siècle, relèvent encore des Primitifs italiens. Et, phénomène spécifique à cette période, le gothique international et la Première Renaissance se côtoient sur la première moitié du XVe siècle en Italie. Ce moment de l'art en vint à se penser comme « la renaissance, dans le rêve d'une continuité avec la Rome impériale, de tous les arts tant sacrés que profanes »[3].

Tous introduisent plusieurs nouveautés : l'humanisation des personnages, plus expressifs, l'imitation des formes, étudiées de manière plus naturaliste et l’espace construit, suivant la perspective linéaire[N 2]. Cette période passe, ainsi, de formes dérivées du style italo-byzantin à des styles pré-Renaissance et de la Première Renaissance. On y rencontre des éléments provenant de l'étude de l'architecture gothique et de son décor, ainsi que de l'architecture romaine antique et de son décor, y compris la sculpture romaine qui, elle même, a largement emprunté à la sculpture grecque classique et hellénistique.

Si cet art invente de nouveaux modes de représentation, il se développe majoritairement en tant qu'art au service de l'Église. Ceci dit, les principaux centres économiques de la péninsule (Milan, Venise, Florence, Rome, Naples) rayonnent alors sur de petits États, mais leurs élites - qui constituent les premières collections d'art, antique et moderne - s'affirment et rivalisent aux moyens de commandes artistiques prestigieuses et font appels aux artistes les plus renommés. Des écoles (de peinture) se distinguent, attachées à telle ou telle région comme l'Ombrie ou les Marches, ou bien à telle ville comme les écoles de Ferrare, de Bologne ou de Rimini[4]. Interférant avec cette diversité d'expériences locales, les déplacements des artistes eux-mêmes, de leurs commanditaires et des humanistes, viennent faire connaître hors de leur région des procédés, une sensibilité nouvelle, des concepts nouveaux[5],[6].

On entre ainsi dans l'esprit de la Renaissance qui anime la Première Renaissance, au XVe siècle, et la Haute Renaissance, au XVIe siècle.


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  1. Daniel Arasse, 1997, p. 231.
  2. Daniel Arasse, 2008, p. 104.
  3. Cristina Acidini dans Bormand et Paolozzi Strozzi, 2013, p. Préfaces
  4. Daniel Arasse, 2008, p. 102-106.
  5. Daniel Arasse, 2008, p. 107.
  6. Nadeije Laneyrie-Dagen, 2010, p. 18-19.

Primitifs italiens

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