La sinistrose, aussi appelé névrose de revendication dans la nosographie classique et parfois considéré comme un délire paranoïaque[1] pouvant entraîner des attitudes complexes, est un trouble mental qui survient à la suite d’un préjudice corporel n'ayant pas mis en jeu le pronostic vital ou l'intégrité physique du sujet. Après le traitement ou la guérison des blessures, la victime persiste, jusqu'à l'obstination, à revendiquer une indemnisation ou une réparation.
Considérée comme une névrose de compensation, ce syndrome se manifeste par un état pathologique qui tend à conserver ou à exagérer des symptômes physiques ou psychologiques d'une affection, des suites d'une opération chirurgicale, d'un accident du travail ou de la circulation[2]. La sinistrose diffère du trouble de somatisation et du trouble factice[3]. La conviction hypocondriaque parfois délirante d'avoir une atteinte somatique grave et surtout irréversible pourrait correspondre à une atteinte symbolique à son statut. Le vécu persécutif est souvent associé à un besoin de reconnaissance et de réconfort ainsi qu'à un déni des difficultés psychiques, le sujet restant centré sur l'atteinte somatique initiale puis hypocondriaque.
Le terme sinistrose a été créé par le Docteur Édouard Brissaud en 1908. Cette notion apparaît dans l’ouvrage de référence en la matière, le Manuel de psychiatrie d'Henri Ey.