Le slut-shaming est un concept proposé à l'origine par des chercheures canadiennes et américaines. Cette expression, traduisible en français par « intimidation (ou humiliation) des salopes » ou « couvrir de honte les salopes », regroupe un ensemble d'attitudes individuelles ou collectives agressives envers les femmes dont le comportement sexuel serait jugé « hors-norme ».
Le slut-shaming consiste donc à stigmatiser, culpabiliser ou disqualifier toute femme dont l'attitude ou l'aspect physique serait jugé provocant ou trop ouvertement sexuel[1] ou qui cherche à se faire avorter[2],[3].
Même des symboliques n'ayant a priori pas de lien avec la sexualité peuvent mener à la stigmatisation (argent, voiture, pouvoir) et au slut-shaming[4].
Le slut-shaming entretient l'idée que le sexe est dégradant pour les femmes. Il est commis par des hommes comme par des femmes[5], dans les sphères publique et privée. Les attaques peuvent être physiques ou morales et dépendent de la culture et des valeurs de l'agresseur. Elles peuvent par exemple concerner le nombre de partenaires sexuels, la manière de se vêtir, de se maquiller, ou encore l'attitude générale d'une personne[6]. Le slut-shaming inclut fréquemment – mais pas systématiquement – l'utilisation du terme « salope » (en anglais slut) ou d'un terme proche de sens.
Les injures homophobes et transphobes stigmatisant outre un sexe un comportement sexuel et une identité de genre sont aussi considérées comme du slut-shaming[7].
« In Dilemmas of Desire: Teenage Girls Talk About Sexuality (Harvard University Press, 2002), Deborah L. Tolman complained that we've "desexualized girls' sexuality, substituting the desire for relationship and emotional connection for sexual feelings in their bodies." Recognizing that fact, theorists have used the concept of desire as a way to undo the double standard that applauds a guy for his lust, calling him a player, and shames a girl for hers, calling her a slut. »
« Certainly the individualizing admonishment to 'think again' offers no sense of the broader legal and political environment in which sexting might occur, or any critique of a culture that requires young women to preserve their 'reputations' by avoiding overt demonstrations of sexual knowingness and desire. Further, by trading on the propensity of teenagers to feel embarrassment about their bodies and commingling it with the anxiety of mobiles being ever present, the ad becomes a potent mix of technology fear and body shame. »