Tractatus de herbis

Tractatus de herbis
Noix de muscade, graine de paradis, noix de coco et noix vomique dans le ms. Egerton 747, fo 67 vo–68 ro.
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Date de parution
XIIIe siècle-XVIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvre dérivée

Le Tractatus de herbis (Traité des herbes), parfois appelé Secreta Salernitana (Secrets de Salerne), est une tradition textuelle et figurative d'herbiers transmise par plusieurs manuscrits enluminés du Moyen Âge tardif et remontant peut-être à la seconde moitié du XIIIe siècle. Ces traités présentent des simples, c'est-à-dire des substances végétales, minérales ou animales pures, possédant des vertus thérapeutiques. En fonction des versions, les recueils comptent entre 500 et plus de 900 entrées regroupées par ordre alphabétique. Originaires d'Italie, ils ont été diffusés dans toute l'Europe et ont participé à la transmission et à la popularité de la pharmacopée de l'école de médecine de Salerne.

Les illustrations de ces manuscrits ont attiré l'attention des historiens de l'art à partir des années 1950 en raison de leur forte valeur descriptive qui a été interprétée comme un renouveau de l'illustration botanique grecque. Certaines images de plantes représentent en effet les premières études d'après nature réalisées depuis l'Antiquité. Le texte latin original, dont l'auteur reste inconnu, est issu du Circa instans, un ouvrage de la deuxième moitié du XIIe siècle attribué à Matthieu Platearius, et rédigé dans le milieu salernitain. Il est augmenté d'extraits d'autres sources de l'Antiquité tardive et du haut Moyen Âge comme le Pseudo-Apulée, de la médecine arabe transmise par Constantin l'Africain, de versions latines médiévales de l'œuvre de Dioscoride, des principes diététiques d'Isaac Israeli et incluent peut-être des connaissances pharmaco-botaniques issues de la tradition orale.

Les deux plus anciennes versions du Tractatus de herbis, dont le lien de parenté est débattu, sont conservées dans le manuscrit Egerton 747 de la British Library de Londres et dans le manuscrit latin 6823 de la Bibliothèque nationale de France à Paris. Les manuscrits qui en sont dérivés se divisent principalement entre un groupe originaire d'Italie du Nord, dont certaines copies sont dépourvues de texte, et une traduction française comptant près de trente témoignages et connue collectivement sous le nom de Livre des simples médecines. Ce dernier est à l'origine de la publication du premier herbier imprimé en français, Le Grant Herbier en françoys, qui a connu plusieurs rééditions entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe, et sera à son tour traduit en anglais comme The Grete Herball.

L'origine de la tradition et la fonction exacte des herbiers restent obscures et discutées. Si les premiers manuscrits ont vraisemblablement été compilés comme de vrais traités scientifiques, certaines versions dérivées sont plutôt des réalisations de prestige destinés à une élite fortunée. Malgré la concurrence dès le début du XVe siècle d'ouvrages au naturalisme plus poussé, comme l'Herbier de Carrare, les images schématiques et aplaties du Tractatus de herbis ont connu plus de deux siècles de popularité, avant d'être définitivement écartées par l'exotisme chatoyant des végétaux du Nouveau Monde.


Tractatus de herbis

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