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« Larvatus prodeo » (note de Descartes, diversement commentée[1]). Pas forcément, pas pseudo : ni le goût de la dissimulation, ni celui de l'ostentation - et finalement non sans quelque discrétion.
Michel-Georges Bernard, poète et écrivain d'art français, né en décembre 1944 à Paris. Études au lycée Buffon (pour la sixième avec le jeune professeur d'anglais Maurice Fanon). Années 1950, Georges Briquet, Le Grenier de Montmartre, Geneviève Tabouis, Les Maîtres du mystère, Pierre Cour à la radio. Après avoir obtenu son baccalauréat (avec dispense d'âge à l'époque « accordée » par le général de Gaulle), l'enseignement de Camille Pernot (auteur en 1996 de La philosophie de la politesse) en classe terminale (aux côtés de Dominique Lecourt) l'ayant orienté vers la philosophie, suit à la Sorbonne les cours de Ferdinand Alquié, Vladimir Jankélévitch, Jean Wahl, Daniel Lagache et Alexis Philonenko, pendant plusieurs années ceux de Bernard Lamblin en esthétique, plus occasionnellement ceux de Raymond Aron et Georges Gurvitch, Juliette Favez-Boutonnier et Maurice de Gandillac, assiste parallèlement à ceux de Claude Lévi-Strauss au Collège de France, puis réalise à Nanterre, auprès de Clémence Ramnoux, des travaux universitaires sur Gaston Bachelard, à qui il avait eu la chance d'aller rendre visite en 1961[2]. A parallèlement l'occasion de collaborer au nouvel Os à Moelle de Pierre Dac. Est ensuite professeur de philosophie de 1970 à 2005.
À partir de 1960, a la chance, improbable, de rencontrer les œuvres de poètes et de peintres (la « Nouvelle École de Paris ») considérées depuis comme parmi les plus importantes de la seconde moitié du XXe siècle, dont il recherche les moindres ouvrages et constitue en chemin des bibliographies assez précises pour les unes, rassemble catalogues et documentation pour les autres.
Est simultanément amené à croiser bon nombre de leurs auteurs, aujourd'hui tous disparus (à une exception près, admirablement centenaire en 2014 à La grande librairie, mort en 2018), à se lier durablement avec plusieurs d'entre eux, commence en 1965[3] à publier des articles (dans Les Temps Modernes de Jean-Paul Sartre) puis un premier livre critique chez Pierre Seghers, des poèmes et des préfaces. Rencontre alors régulièrement à Bruxelles quelques-uns des acteurs historiques, quarante ans plus tôt, du Surréalisme en Belgique.
« Il me semble que vous commencez bien jeune à collectionner. Si vous continuez, ou bien vous finirez sur l'échafaud — chose très honorable — ou dans la peau de ministre de quelque république laquelle ne sera pas maotiste [sic] — fi! — et, de toute façon, vous serez à la droite du Père et les cloportes éparpilleront le monument que vous aurez construit à grand ahan. », le prévient charitablement l'un d'eux en novembre 1969.
En février 1962, avait été assez sévèrement matraqué lors d'une manifestation contre la Guerre d'Algérie, quelques jours avant celle de Charonne[4]. L'après-midi du , se trouve dans la cour de la Sorbonne, le 7 sur les Champs-Élysées (« Une dizaine d'enragés »), plus tard devant la Bourse, etc. - le 27 au stade Charléty. Au milieu de quelques centaines d'autres apparaît le 15 mai à la première page de France-Soir sur une photographie prise rue Beaubourg lors du défilé du 13.
Enseignant, après avoir travaillé aux Éditions Hermann de Pierre Berès[5], dans le sud algérois (à la limite sud des plantations céréalières, disait le Dictionnaire Larousse de l'époque) durant une douzaine d'années, découvre à partir de 1970 d'autres formes d'expression poétiques et picturales, devient éditeur artisanal, écrit à partir des années 1980 d'assez nombreuses préfaces d'expositions, des articles et des études plus générales sur les artistes d'Algérie, des « fondateurs » aux plus jeunes générations, et collabore, de retour en France, à la revue Algérie Littérature/Action.
Sur poètes et peintres a publié quelques livres et des textes notamment dans les revues L'Arc, F, Temps mêlés (André Blavier), Sud, Plein chant, Porte du Sud, Phréatique, Athanor, Qantara (Revue de l'Institut du Monde Arabe), Cimaise, Bacchanales, Europe, Area (Alin Avila), Horizons maghrébins, Poésie Première, La Revue des musées de France, L'ivrEscQ (Alger), et a fait partie, de septembre 2001 à août 2009, du comité de direction de la revue Artension. Certains d'entre eux et quelques ensembles de poèmes[6] ont été traduits en allemand, anglais, arabe, catalan, espagnol, italien, norvégien, portugais.
Les papillons, qui selon Roger Caillois ont inventé la non-figuration bien avant les peintres, lui sont en amateur parallèlement familiers[7]. Parmi ses rencontres les plus marquantes, Papilio machaon et Iphiclides podalirius depuis l'enfance (la forme feisthamelii à Laghouat), Papilio alexanor (Galaxidi, région de Patras), Zerynthia polyxena (Ardèche), Zerynthia rumina (Algérie), Parnassius apollo (Pyrénées et Alpes), Charaxes jasius (Médéa), le bon Hypolimnas bolina à Pirae, Danaus chrysippus lors de l'une de ses migrations en Kabylie puis, durant l'été 2007, en Provence), Kirinia roxelana, après des années d'attente, au sud d'Égion. Il n'en apprécie pas moins les plus obscurs, les sans grade de la papillonnerie, notamment Tomares ballus et Tomares mauretanicus (face au Djurdjura), Callophrys rubi (en Bourgogne et en Provence, parmi les tout premiers printaniers, ou encore Tarucus theophrastus (mais peut-être Tarucus rosacea), croisé sur les hauteurs d'Oran. Passablement interloqué par l'irruption de Cacyreus marshalli, en Catalogne et en Provence, qu'il ne retrouvait pas dans ses vieux livres.
Pour les coléoptères, admiratif de la créativité sculpturale exotique des dynastes ou goliath, éprouve une tendresse particulière pour les bêtes à cornes plus ordinaires, l'orycte ou tout simplement le copris hispanus qu'il a longuement apprécié, pacifiquement, de faire chanter les soirs d'été.
Ayant fortuitement rencontré Wikipédia, séduit par son projet, dans un appréciable climat de « gratuité », d'une coopérative des connaissances, il lui a semblé plus utile, à l'âge où l'on commence de composer ses mémoires, d'écrire des autres (ce qui revient en somme au même - sauf que le « je », quelque peu « haïssable » s'y trouve effacé) : quelque 180 articles créés, plus ou moins développés, qui lui semblaient manquer, de novembre 2005 à mai 2008, dont un certain nombre traduits depuis en d'autres langues. En tant qu'utilisateur, très sensible aux possibilités qu'assure Wikipédia d'une résistance aux pouvoirs idéologiques, et les uns dans les autres économiques, qui dominent la connaissance, et méconnaissance, de la littérature et surtout de la peinture du XXè et XXIè siècles. Remercie chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont bien voulu et voudront bien corriger, jusque dans le détail, ses incongruités et ses imprécisions.
L'encyclopédie libre étant essentiellement évolutive, juge par ailleurs, à tort ou à raison, qu'une médiocre ébauche et/ou une mauvaise image valent mieux, provisoirement, que pas d'ébauche ni d'image du tout. A longtemps pensé que, parvenu au bout du partage de son petit savoir, il prendrait congé des contributions actives : Sutor, ne supra [ou ultra] crepidam (Cordonnier, pas plus haut que la chaussure, Pline, Naturalis historia, livre 35, & 85). Mais pour mieux partager, encore faut-il apprendre, ce qui fait immanquablement rencontrer en chemin de nouveaux éléments à leur tour dignes d'intérêt. En vient ainsi à songer parfois qu'il aurait sans doute été nettement plus simple de ne pas commencer.
Mais quand s'aperçoit que certains des articles qu'il a pu créer se trouvent soit « adaptés » soit purement et simplement reproduits, pour tout, mot pour mot, ou substantielles parties, dans des catalogues d'expositions (sans guère de référence à Wikipédia, ce qui n'est pas bien correct), est près de se convaincre d'autres fois que son travail n'avait pas été totalement inutile. Peut-être ces articles étaient-ils apparus à celles et ceux qui en avaient fait usage comme le « moins pire » (cette catégorie demeure assez plaisante) de ce qui existait sur internet. Ou peut-être, en fait, étaient-ils seulement plus rapides à trouver. À présent, souhaite seulement avoir pris conscience de son gâtisme avant de s'arrêter.
À l'occasion, multiple, de ses recherches d'information sur WP, n'en finit pas d'admirer le travail de celles et ceux grâce à qui il trouve ce qu'il cherche et, bien plus, ce qu'il n'aurait pas songé à chercher.