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Batrachomyomachia

La Batrachomyomachia dans une traduction en allemand de . Illustrateur : Fedor Flinzer, traducteur : Victor Blüthgen.

La Batrachomyomachia (en grec ancien Βατραχομυομαχία / Batrakhomyomakhía, littéralement « La Bataille des grenouilles et des rats ») est une épopée comique parodiant l’Iliade. Elle compte 303 hexamètres dactyliques. Les vers 9 à 88 présentent des similitudes fortes avec la fable d'Ésope : Le Rat et la grenouille. Elle fut largement attribuée, dans l'Antiquité[1], à Homère. Plutarque (De Herodoti malignitate, 43), lui, en fait l'œuvre d'un dénommé Pigrès d'Halicarnasse, frère d'Artémise Ire de Carie — datation beaucoup plus tardive (début du Ve siècle av. J.-C.). Certains indices laissent supposer que sa rédaction doit être située à l'époque hellénistique[2].

Son préambule déclare :

« En commençant ma première colonne, j'implore la ronde
Héliconienne de gagner mon cœur, afin que je chante !
Sur mes genoux, je viens de confier mon poème aux tablettes
— Lutte infinie, ouvrage d'Arès amateur de tumulte —
Et je prie les mortels de vouloir ouvrir leurs oreilles
Aux combats que les rats ont livrés parmi les grenouilles,
En imitant les travaux des Géants issus de la Terre… »

— (trad. Philippe Brunet)

Si le poème commence bien par le traditionnel appel aux Muses, l'auditeur est invité non plus à entendre chanter un aède, mais à écouter quelqu'un lire. Pour le reste, l'œuvre parodie très étroitement l’Iliade, usant et abusant de l'épithète homérique, au point que deux des héros, Psicharpax (Ψιχάρπαξ / Psikhárpax, littéralement « Rognequignon ») et Physignathos (Φυσίγναθος / Physígnathos, littéralement « Maxigoître ») se présentent l'un à l'autre comme le font Diomède et Glaucos lors du chant VI (v. 199–236).

Très appréciée au Moyen Âge et à la Renaissance, elle a été, à de nombreuses reprises, traduite et adaptée.

  1. La tradition byzantine ainsi que les traditions médiévales l'attribuent aussi à Homère, généralement. Voir Pseudo-Homer, Theodoros Prodromos, Der Froschmäusekrieg. Der Katzenmäusekrieg (éd. et trad. Helmut Ahlborn), Berlin, Akademie-Verlag, Schriften und Quellen der alten Welt (22), 1978
  2. Selon Martin Litchfield West, les vers 78 et 79 font référence à l'épyllion Europè de Moschos, donnant donc un terminus post quem au IIe siècle av. J.-C. (en) Homeric Hymns. Homeric Apocrypha. Lives of Homer, Harvard University Press, , p. 271

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